Cher monsieur Goetelen,
J’ai lu votre article du 6 septembre reprenant la lettre d’un correspondant qui critiquait l’ouvrage de vulgarisation de Sébastien Carassou (_le Cosmos et nous_) pour être rédigé en écriture inclusive (en « inklu », bravo pour le néologisme). L’ensemble de votre article dénonce très justement l’écriture inclusive du point de vue de la lecture, ce qui correspond exactement à la position de l’Académie française et au Ministère de l’éducation en France. Pour ma part, linguiste et grammairien de la langue française, j’ai ajouté un second volet à votre argumentaire, en montrant que les propagandistes du style bigenre (comme leurs adeptes qui en sont de pauvres victimes et que l’on doit tenter d’informer) sont tout simplement des ignorants qui saccagent le système du genre en français, car ils ignorent que ce système est fondamentalement féministe. On le montre en expliquant que la seule et unique marque du genre en français est le féminin (le masculin est la forme grammaticale qui n’en est pas marqué, le genre « non marqué »), tandis que le « masculin générique » est un concept de la petite école qui n’a aucune réalité grammaticale : il s’agit des cas où le genre n’est pas pris en considération (exemple : AgoraVox doit rejoindre au moins cent mille lecteurs). J’en ai fait un petit livre de poche qui s’intitule _l’Office québécois de la langue française et ses travailleuses du genre_ (Laval, Singulier, 2020). Ne le cherchez pas en librairie car il ne se vend que par la poste, du moins au Québec. Car vous ne savez probablement pas que le gouvernement du Québec préconise la « rédaction épicène » et que ses fonctionnaires sont pratiquement forcés de se livrer à cet exercice ! Vous trouverez un compte rendu de mon livre de poche à l’adresse suivante :
https://carnetdunlinguiste.blogspot.com/2020/08/
Mais je ne vous écris pas pour faire la promotion de mon livre de poche. Bien au contraire. Je voudrais comprendre comment il se fait que depuis le 6 septembre, c’est près d’une semaine, de toutes les réactions à votre article, il ne s’est trouvé aucun supposé féministe pour se plaindre de votre intervention, notamment en reprenant les arguments de la féministe de luxe à ce sujet, Éliane Viennot, et de son proxénète intellectuel, Raphaël Haddad. Pour moi, cela est vraiment inexplicable, car mon livre a été systématiquement boycotté au Québec, par crainte des prétendus féministes. J’ai lu les quelques articles d’AgoraVox portant sur l’écriture inclusive et à ma grande surprise je n’y ai trouvé, tout comme dans les commentaires sur votre article, aucune salve contre ces articles, qui dénoncent tous (avec leur commentateurs) l’écriture inclusive. Pouvez-vous expliquer ce phénomène ? Est-ce qu’AgoraVox serait complètement aseptisé des féministes de luxe ? Est-ce que la très grande majorité de ses membres se sentent « journalistes » ? – car c’est un fait qu’on ne trouve jamais de journalistes adeptes de l’écriture inclusive. En tout cas, J’ai lu votre article avec beaucoup d’intérêt et je suis aussi heureux que surpris qu’il n’ait donné lieu à aucun déchaînement de passion en faveur de l’écriture inclusive. —gl-
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