Même si c’est bien entendu tentant (et facile), je pense que c’est se tromper de cible que de critiquer Paris Hilton. Au fond, ce n’est pas de sa faute si elle existe dans un monde où ceux qui possèdent l’argent, la célébrité et les bonnes relations ont droit à une justice plus clémente que ceux qui n’en ont pas. Elle ne fait que prendre ce qu’on lui accorde, comme le ferait n’importe qui.

A noter que ce n’est pas le juge qui a permis à Miss Hilton de ressortir de prison au bout de trois jours (officiellement cinq) pour passer le restant de sa sentence « cloîtrée » dans sa spacieuse demeure. Au contraire, son jugement écartait expressément cette possibilité. C’est le shériff du comté qui a pris cette décision pour « raisons de santé ». Ces raisons ne sont pas parfaitement claires, mais tout laisse à penser qu’elles se limitent au fait qu’être en prison avait un effet dépressif sur Paris Hilton.

Il est certain qu’être en prison est souvent excessivement traumatisant. Mais il est tout aussi certain que le système judiciaire (que ce soit aux Etats-Unis ou ailleurs) ne s’apitoie pas outre mesure sur l’état psychologique des détenus. Certainement pas au point de les relâcher au bout de seulement trois (ou même cinq) jours au lieu de vingt-trois. C’est pourtant ce qu’il a fait dans le cas de Paris Hilton. Cette nouvelle illustration des deux visages de la justice est désastreuse. Le message qu’elle véhicule est très simple : parce qu’elle est qui elle est (riche héritière, célèbre, glamour, etc), Paris Hilton est supérieure à la majorité de la population. Elle est plus importante et ses sentiments personnels méritent plus d’égard. Au fond, on pourrait même aller jusqu’à dire que, pour notre société, elle est tout simplement plus réelle que les innombrables anonymes qu’on ne considère que sous la forme de masses.

Paris Hilton croit probablement que les règles mesquines qui régissent la vie du commun de mortels ne s’appliquent pas à elle. Mais a-t-elle une seule raison de penser autrement ?