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Icks PEY Icks PEY 12 juin 2007 15:50

@ l’auteur

Merci pour votre article qui s’est fixé l’objectif ambitieux de faire un tour relativement complet de la réflexion sur la question de la peine de mort.

Vous avez beaucoup parlé de la vengeance. Mais la vengeance, c’est que l’expression confuse d’un besoin de justice. Si je me venge, c’est avant tout par besoin de justice.

Pendant longtemps l’humanité fut marquée par la vengeance privée : une vengeance entre individus. Puis, l’évolution aidant, on s’aperçut qu’il appartenait à la puissance publique de juguler cette vengeance privée. Le texte de l’Ancien Testament (« oeil pour oeil, dent pour dent ») est un bel exemple d’une tentative de régulation de la vengeance privée. Car, j’ouvre une parenthèse, je rappelle que ce texte provocateur avait justement pour objectif d’éviter les vengeances privées amplificatrices qui décimaient des groupes entiers d’individus dans des guerre sans nom. N’y a-t-il pas encore aujourd’hui dans certains de nos territoires, des clans entiers qui s’affrontent pour des causes ancestrales et bien souvent sans aucune proportion ?

Donc, je reprends le fil de ma pensée, petit à petit la justice privée a cédé la place à une justice publique. Ainsi est née l’idée selon laquelle c’est à la puissance publique de sanctionner le coupable et non à la victime.

Vous allez me dire, quel est le rapport avec le sujet qui était la peine de mort ?

Et bien le rapport il est là : c’est que si aujourd’hui les adpetes de la peine de mort sont encore nombreux, c’est que la justice publique ne joue plus son rôle. Ni la victime ni la société ne s’estime « réparé » par la justice publique.

Or, si la justice publique poursuit sa route vers la décrédibilisation, c’est assurément le retour de la vengeance privée.

Pourquoi certains commentateurs disent-ils qu’ils tueraient de leurs mains celui qui touche à leurs proches ? Tout simplement car ils savent (ou anticipent le fait de) que la justice publique soit sera inopérante, soit rendra une décision inadaptée. Comment vivre une vie durant en sachant que le meurtrier de ses enfants est sorti de prison après avoir effectué la moitié d’une peine que l’on trouvait déjà insuffisante ?

En conclusion, je dirai que la tendance sera d’uatant plus favorable à la peine de mort que nos concitoyens ne se reconnaîtront pas dans le système pénal français. Et aujourd’hui, le français sont choqués par un laxisme des juges, qu’il soit véritable ou fantasmatique. On entend parler de libération conditionnelle, on entend parler de semi-liberté, on entend parler de peines de substitution, on entend parler de bracelet électronique, tout cela peut avoir ses raisons mais toujours est-il que les victimes, elles, ne se reconnaissent plus dans ce système. Les victimes estiment être méprisées, ignorées dans un processus pénal qui ne parait plus toujours tourner en rond.

Alors, je n’ai qu’un seul mot : si vous voulez lutter contre la peine de mort, orientez l’appareil juridictionnel français vers ce qu’il doit être : sanctionner les coupables, associer les victimes qui doivent être indemnisées dans la mesure du possible, et ensuite, seulement ensuite, oeuvrer à la réintégration sociale des délinquants en réduisant autant que possible les risques de récidives.

Bien cordialement

Icks PEY


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