• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Gypse Gypse 1er juillet 2007 21:34

On a l’impression que les patrons ou anciens patrons sont très minoritaires ici. Je l’ai été pendant 5 ans. J’ai souvent gagné moins que le SMIC. Certains mois, quand l’activité était morose, je n’ai rien touché. Les 6 derniers mois d’activité de l’entreprise, je n’ai rien touché du tout. Mes salariés, eux, ont toujours été payés.

Certains de ceux qui n’ont jamais exercé de responsabilités de chefs d’entreprise (fonctionnaires, salariés), auront beau jeu de donner des leçons en matière de gestion ou de stratégie. Faites vos preuves, camarades ! Ramenez cent mille euros par an de chiffre d’affaires en partant de rien, sans aide ni piston, et on discute !

La réalité en matière de contrat de travail est effectivement que les patrons de petites boîtes doivent consacrer l’essentiel de leur activité à vendre, et pas à éplucher le code du travail. Et pourtant, face à la loi, un petit patron d’une entreprise de moins de 10 salariés a les mêmes devoirs que celui d’une entreprise du CAC 40. Sans le DRH et le service qui va avec.

Aujourd’hui, 25 % des licenciements aboutissent devant les prud’hommes. http://info.france3.fr/dossiers/eco/19024590-fr.php?page=4

Je pense que l’une des raisons en est que les indemnités de licenciement sont insuffisantes : 1/10e de mois de salaire par année d’ancienneté ! Un procès en prud’hommes est un calvaire tant pour le salarié que pour le patron qui le subit. Il faut se déplacer à chaque fois au tribunal, la procédure peut se prolonger sur plusieurs années, on passe des jours à constituer ses arguments. Cela vaut largement la peine de revaloriser les indemnités de licenciement. A mon sens, un mois d’indemnités serait tout à fait logique pour les deux premières années, et on pourrait augmenter avec le temps.

Il faut vraiment tout faire pour éviter la judiciarisation des licenciements, et encourager les procédures amiables, car encore une fois, tous les patrons ne sont pas des millionnaires cyniques. Mais proposer effectivement des indemnités permettant au salarié de se recaser.

Maintenant, la question de la fusion des contrats est complexe. Naturellement, des activités saisonnières imposent des contrats saisonniers. Et il existe bien des missions précises pour lesquelles le CDD se justifie pleinement.

Le problème est qu’en France, on utilise souvent l’intérim et les CDD non pour des situations saisonnières et pour des missions précises, mais pour des tâches durables.

Les entreprise seront encouragées à utiliser massivement les CDI dans la mesure où elles ne s’exposeront pas à des procédures judiciaires.

Or, qu’est-ce qui fait qu’un chef d’entreprise licencie un salarié ? Je vois trois principaux motifs :
- insuffisance d’activité et/ou pertes financières ;
- rapports conflictuels avec un salarié ;
- incompétence / inaptitude du salarié.

La façon de traiter les deux derniers motifs, les plus souvent générateurs de procédures judiciaires, sera la clef de la solution au développement du CDI.

Il ne faut pas oublier que celui qui donne le travail est bien le chef d’entreprise, et que lui permettre un licenciement dans des conditions claires en cas de besoin l’incitera à embaucher plus sereinement.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès