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Si la Lybie vient de se rappeler à notre mauvais souvenir, il ne faudrait pas occulter la lâcheté du gouvernement bulgare de l’époque : Nassia Nenova, la plus jeune, à 40 ans, des cinq infirmières libérées a tenu à pointer du doigt « l’incompétence » du gouvernement de l’ancien Premier ministre conservateur Ivan Kostov lors de leur arrestation il y a plus de huit ans. « Lors de notre arrestation les autorités bulgares n’ont pas vraiment réalisé ce qui nous arrivait, elles ne sont pas intervenues », a-t-elle affirmé. Elle n’a pas exclu de porter plainte contre les responsables bulgares de l’époque. Car M. Kostov avait publiquement évoqué une éventuelle culpabilité des infirmières dans l’épidémie de sida dans un hôpital pédiatrique dont Tripoli leur a fait porté la responsabilité. Elles avaient dans un premier temps été privées du soutien de l’ambassade de Bulgarie dans la capitale libyenne et ont dû attendre un an avant de pouvoir évoquer les tortures subies en Libye pour leur extorquer des aveux. « Ce sont les électrochocs, surtout, qui étaient les plus pénibles », a confié à l’AFP Nassia Nenova, qui avait alors tenté de se suicider pour échapper au supplice (Vessela SERGUEVA, Agence France Presse, Sofia).

Pourquoi la Bulgarie ne saisirait-elle pas un tribunal international, voire le Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies, pour obtenir, au niveau international, une disculpation de toutes les charges retenues contre les soignants bulgares ?

Si la Bulgarie s’y refuse, se trouvera-t-il, à nouveau, une âme charitable, au sein de l’appareil présidentiel, pour mener à terme une telle entreprise ? Quelles sont les conséquences sur ces mêmes soignants d’une plainte officielle auprès d’Interpol ? Un juriste pourrait-il en expliquer les tenants et aboutissants ?

Au-delà des personnalités en cause, est-ce que le travail est terminé ?

Pierre R.