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Jacques Kotoujansky Jacques Kotoujansky 10 août 2007 23:16

@ Neos

Je vous réponds sur la question du débat. Le malheur est qu’en France il n’y ait pas ou presque débat sur la question de la souveraineté et du fédéralisme.

1/ le citoyen moyen ne comprend pas bien les termes du débat (fédéral/confédéral, souveraineté, indépendance, et la Chine est si grande, et l’Amérique est si forte, et la France est si petite qu’elle peut rien toute seule, et le curé a dit, et ma belle-soeur peut aller à Majorque sans changer ses sous, et la paix, et faut qu’on s’entende bien avec tout le monde, et les subventions de Bruxelles, et patati et patata) et ne voit souvent que des avantages aux petits drapeaux multicolores et à « l’hymne à la joie ». (N’est-ce pas d’ailleurs un formidable retour du refoulé que les symboles de l’Europe fédérale ? Il y a le drapeau bleu à douze étoiles qui est celui de la Vierge Marie lors de son apparition supposée au XIXè siècle rue du Bac (la « médaille miraculeuse », avec ajout du fond bleu), selon le projet du modeste M. Arsène Heitz, fonctionnaire au Conseil de l’Europe dans les années 50, qui vit son projet adopté le 8 décembre 1955, jour annuel de la fête de l’Immaculée Conception... : symbole catholique. Il y a « l’hymne européen » : le dernier mouvement de la 9° de Beethoven, « l’Ode à la joie » sur un poème de Schiller : symbole tout-allemand. Le Vatican et l’Allemagne. Révérence gardée envers ces deux puissances, on ne peut que remarquer que la France s’en est traditionnellement démarquée depuis Bouvines (Philippe Auguste,1214, contre l’empereur Othon, soutenu par le Pape), à la fois parce qu’elle refusait de se soumettre à une puissance impériale (« le roi de France est empereur en son royaume »), et, en ce qui concerne Rome, par souci d’indépendance (le gallicanisme de Louis XIV) puis par souci de laïcité (la République). L’Europe fédérale, c’est bien le Saint-Empire comme référence historique.

2/ les médias sont si platement consensuels, si conformistes, si gnans-gnans (par exemple la presse quotidienne régionale, où l’européisme et l’omniprésence de l’Amérique sont comme une seconde nature, surtout « L’Europe », religion séculière), si heureux de pouvoir déprécier leur pays (sauf pour le sport où le chauvinisme et le nationalisme sont au contraire bienvenus parce que sans danger pour l’essentiel et donnant l’idée aux supporters que la France, ça compte) qu’il ne faut pas en attendre des arguments pour l’indépendance. Et d’ailleurs, est-ce que les citoyens attendent encore beaucoup de leur presse, de leur télévision, de leur radio, sachant que « qui paie, commande » et qui paie, dites-le moi...

3/ enfin les parlementaires et les grands partis, si conformistes sur les grands sujets, et d’ailleurs sincèrement pénétrés (jusqu’à ce qu’ils aient reçu notre « Lettre », évidemment !...) de l’importance de « faire l’Europe sans défaire la France » (mais le plus important des deux, s’ils doivent choisir, c’est « faire l’Europe »), qu’ils étaient « pour » à 95% jusque récemment (le peuple se contentant d’un modeste 45%...).

Alors pour débattre, il reste ?... Internet, peut-être, encore, pour quelque temps...


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