@ Pierre R
La synthèse qui peut être faite de votre pertinente analyse sur la situation telle qu’il nous est donné de la connaître, peut se résumer ainsi. Cette crise qui dure depuis maintenant vingt ans et dans laquelle certains feignent de voir -par commodité- une guerre de civilisation, mais qui n’est en fait que la traduction d’une volonté impériale des USA sur cette partie du monde s’opère dans un contexte géopolitique on le sait très particulier, qui est celui du moyen orient.
Pour abattre le régime des Mollahs, on a beaucoup spéculé sur l’opportunité ou non d’une action militaire menée par l’axe Washington Tel-Aviv, entraînant dans son sillage des puissances Européennes telles que La Grande Bretagne et la France Bien que techniquement plus délicate à mettre en œuvre que les deux précédentes invasions de l’Irak, et plus récemment l’intervention en Afghanistan, la faisabilité d’une telle opération ne peut cependant être mise en doute.
Partant de ce principe, nul ne peut augurer des conséquences. A moins de lire dans le marc de café, on peut seulement dire dès à présent que la situation sur le plan économique sera ensuite différente de ce qu’elle est actuellement pour les principaux belligérants et leurs alliés. Les faucons qui composent l’entourage de G.W.Bush ne sont pas si stupides qu’on veut bien le dire, et ont probablement en mains un certain nombre d’éléments dont nous ne disposons pas et qui les conforte dans leurs intentions bellicistes. Il n’est pas certain que le chamboulement qui interviendra nécessairement au niveau des approvisionnements énergétiques soit leur préoccupation majeure ni qu’ils soient démunis face a une telle perspective. Pour l’Irak on a vu qu’a propos de l’intervention qui nous faisait craindre une flambée historique des cours du brut, qu’il n’en fut rien. Bien qu’à une autre échelle des solutions existent aussi dans le cas d’un conflit avec l’Iran.
Les USA sont dans une phase critique de leur histoire en tant que 1° puissance mondiale, ils tiendront probablement encore cette position durant quelques décennies, mais ils approchent de l’acmé. Les agissements des diverses administrations américaines dans cette région du monde de même que dans l’ancien glacis de l’ex-union soviétique, ou en Asie, s’inscrivent dans une stratégie de maintien de l’empire. Diviser et affaiblir pour régner.
Le Bouclier antimissile dirigé contre la Russie, les accords économiques et militaires passés avec les nouveaux états issus de l’implosion de l’ancien bloc communiste, sont autant d’agissements destinés a affaiblir encore plus la Russie et qui pourraient s’avérer un mauvais calcul sur le moyen terme. Bien que la Russie ait abandonné l’économie communiste pour le capitalisme la volonté de la traiter toujours en « ennemi idéologique », est manifeste. Par ses ressources minérales, énergétiques, et son formidable potentiel scientifique et humain, ce pays se redressera et sera un concurrent sérieux pour les Etats-Unis dans les prochaines décennies, d’où la nécessité pour les responsables américains de retarder cette échéance.
Les stratèges du Pentagone, adhèrent au schéma que nous propose Samuel P.Huntington, dans « La guerre des civilisations », quand partant du constat que : « L’Occident en particulier les Etats-Unis, ont toujours été une nation missionnaire, croit que les non-Occidentaux devraient adopter les valeurs occidentales, la démocratie, le libre-échange, la séparation des pouvoirs, les droits de l’homme, l’individualisme, l’Etat de droit, et conformer leurs institutions à ces valeurs. » p.266, Ed. Odile Jacob il aboutit à la conclusion suivante : « La survenue de ces conflits entre Etats phares montants et déclinants de différentes civilisations dépend de la façon dont, au sein de ces civilisations, la plupart des états réagissent à la montée d’une nouvelle puissance, selon qu’ils se rallient à elle ou cherchent à s’y opposer. » ibid. p.306. Une vérité éternelle, se vérifiant au travers des enjeux actuels dans cette partie du monde. Cette stratégie peut nous sembler aventureuse -ce qu’elle est dans les faits-, mais l’essentiel pour les faucons de l’administration Bush est d’abattre un monde, un système, un ordre afin non pas d’en bâtir un nouveau, mais de semer le chaos dans cette partie du monde, clarifier les alliances et consolider leur hégémonie. Pour le besoin Israël est un outil et Al Qaida un prétexte.
En conclusion tout reste possible dans les mois à venir. Une reconduite de l’actuelle politique avec l’élection d’un Républicain à White House peut nous amener aux pires scénarios. Ce dont nous pouvons être certains, c’est qu’en pareil cas, les opinions publiques des pays Occidentaux, seront conditionnés en conséquences. On peut tout imaginer, comme par exemple une « vraie-fausse » agression contre Israël qui serait menée par les pasdaran à l’aide de missiles balistiques, ou pourquoi pas une petite bombe A. que l’on ferait péter dans un coin reculé du désert du Néguev, en présentant l’événement comme un tir depuis l’Iran qui aurait raté Tel Aviv sa véritable cible...
L’opinion internationale qui a été sensibilisée tout au long de ces derniers mois,aux efforts déployés par l’Iran pour se doter de l’arme atomique, serait ainsi chauffée à blanc et accorderait une haute crédibilité à ce type d’information. Ensuite l’attaque lancée contre l’Iran, et ses installations détruites, il sera toujours temps de dire que l’ensemble des sites de missiles ont été détruits et que l’on recherche d’éventuels A.D.M ayant échappés aux raids de représailles. Tout est possible... Oui même l’impossible !
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