Difficile de comparer les différents exils aux différentes époques. L’exil qui était un châtiment dans l’antiquité peut être vécu aujourd’hui comme une récompense. Cela peut s’expliquer. Dans le monde antique un exil signifie la perte de tout statut (pas même celui de métèque)et ce châtiment est presque comparable à la peine de mort (Socrate refuse l’exil et préfère la cigüe). Un exilé devra donc lutter pour sa survie dans une autre cité, sauf si par bonheur (assez rare) il obtient la citoyenneté dans la cité d’adoption ou encore qu’il est rappelé comme citoyen dans sa cité d’origine. Quoi de comparable avec Polnareff ? D’autre part, un fonctionnaire qui est aujourd’hui nommé à Honolulu peut s’en trouver fort satisfait et y voir une occasion d’intégrer une culture différente. De plus un « exilé » d’un pays riche dans un pays plus pauvre va se trouver survalorisé. Il sera plus riche, plus respecté et son ego s’en trouvera le plus souvent flatté. Il faut donc admettre que le mot a changé de valeur, en passant de terriblement négatif à parfois positif aujourd’hui, synonyme d’exotisme bienfaiteur. Pour finir, à l’époque d’une mondialisation galopante, d’une unification culturelle des sociétés, du commerce sur Internet, comment accorder à ce mot la même valeur que celle qu’il possédait au XIXème siècle quand toutes les victimes s’en désolaient ? L’exil est donc souvent créateur, comme vous le soulignez justement dans l’article, mais ne l’était-il pas parce qu’il était souffrance (et aussi temps libre). Je ne sais pas si Polnareff ou Johnny sont plus créatifs depuis qu’ils échappent au fisc à l’étranger.
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