L’affrontement autour du ballon rond est une métaphore de la guerre.
L’Europe connaît la paix depuis 1945, mis à part les guerres de l’ex-Yougoslavie qui ont enflammé les Balkans dans la dernière decennie du XXe siècle. Comme le fait remarquer Paul Villach, cette impression de paix s’arrête à l’netrée des stades de foot : les passions les plus belliqueuses et les plus chauvines s’y expriment, au-delà de la grande fraternité du sport.
La plume des journalistes chargée de couvrir ces compétitions s’inspire d’un vocabulaire guerrier. À l’occasion de demi-finale de la coupe du monde de 1934 disputée à Milan et gagnée par l’Italie (qui remportera l’épreuve), on parle entre autres évocations militaires des « soldats du sport » et des autrichiens arrêtés « sur la ligne du Piave ». L’Italie, patrie du calcio (le mot désigne à la fois le coup de pied et le football) est pour les commentateurs de la presse fasciste un pays que l’on respecte parce qu’il sait donner des « coups de pied », allusion sans équivoque aux vertus recherchées par la propagande mussolinienne.
Plus inquiétant est le vocabulaire utilisé par les amateurs du ballon rond. Chaque équipe est une petite armée menée par un « capitaine » et comporte des « attaquants » et des « défenseurs » qui luttent pour la conquête du terrain adverse. Ele part « à l’assaut » du but ennemi, multiplie les charges et les tirs appelés « boulets de canon ». L’effort collectif est suspendu durant la « trève » que constitue la mi-temps. La confrontation est précédée par les hymnes nationaux exécutés par des fanfares militaires et repris en choeur par l’assistance.
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