Pourquoi les ligues fascistes de l’extrème gauche rejetteraient-elle leur filiation morale et intellectuelle avec Pierre Drieu la Rochelle, l’immortel auteur de ce chef d’oeuvre de la littérature politique : « Le socialisme fasciste » (1934) ?
La coincidence des positions politiques des uns et de l’autre sont pourtant évidentes, sur bien des points :
1) Drieu la Rochelle était « anticapitaliste ». Les ligues fascistes de l’extrème gauche ne le sont-elles pas aussi ?
2) Drieu la Rochelle détestait la « démocratie bourgeoise ». Les ligues facistes ne la détestent-elle pas aussi, cette « démocratie formelle », dont tout le monde sait qu’elle est entre les mains des ploutocrates et des « puissances d’argent » ?
3) Drieu la Rochelle était antisémite. Les ligues fascistes ne sont-elles pas « antisionistes » ? Ont-elles l’impudence d’essayer de nous abuser par un léger glissement sémantique ?
4) Drieu la Rochelle était anglophobe et antiaméricain. Les ligues fascistes d’extrème gauche auront-elle l’amabilité de nous rappeler l’amour délirant qu’elles portent à George Bush et à Tony Blair ?
5) Drieu la Rochelle combattait « l’impérialisme ». Et les ligues fascistes d’extrème gauche ?
6) Enfin, Drieu la Rochelle était un kollaborateur. Ne parle-ton pas aujourd’hui de « canaliser » la violence dans nos banlieues musulmanes, ou de donner « une expression politique » à des étrangers en situation irrégulière ?
Les points de convergence sont trop nombreux pour qu’on n’y voit que des coïncidences, il ne faut pas prendre les gens pour des idiots, chers amis.
D’ailleurs la tentation fasciste a toujours été l’apanage de l’extrème gauche (et de l’extrème droite) en France.
Les principaux fascistes français pendant les années d’avant-guerre, il faut à ce sujet relire un bouquin très intéressant de Brasillach, fusillé à la Libération (« Notre Avant-Guerre »), étaient TOUS des gens issus de la gauche : Marcel Déat, Jacques Doriot, Pierre Laval, ainsi que tous ceux qui se faisaient appeler : « néosocialistes » et qui ont quitté la SFIO de Léon Blum, à partir de 1934, ainsi que tous ceux qui ont quitté le Parti Communiste pour fonder le PPR, derrière Jacques Doriot, ancien Secrétaire Général des Jeunesses Communistes, Député-Maire Communiste de Saint-Denis.
Alors ?
Alors, nous vous donnons rendez-vous dans la rue, chers amis, où vous ne manquerez pas d’apparaitre un de ces prochains jours d’émeute.
Cette émeute de rue, qui est une spécialité du fascisme, à toutes les époques.