Je suis abasourdie soit par l\\\’article de M. Ramonet (que je n\\\’avais pas lu, d\\\’ailleurs) que par la réaction viscérale des commentateurs de la lettre de Duquenal.
Tout d\\\’abord, M. Ramonet pourrait très bien être employé par Disney pour faire un script de film sur Chávez, tellement ses clichés sont rose-bombon. Pourtant il doit bien savoir que le Vénézuéla est loin d\\\’être un pays où la démocratie et les libertés sont respectés, comme il dit sans vergogne dans son éditorial. En fait, il est bien connu que Chávez a instauré un régime d\\\’ appartheid McCarthiste sur la population basé sur des listes noires, du jamais vu auparavant au Vénézuéla. Il s\\\’ agit d\\\’ un pays où la diversité de pensée n\\\’est plus acceptée et où il y a deux classes de citoyens : les chavistes et les autres, qui ont de moins en moins de droits et aucune voix pour les représenter. Un pays où les ressources de l\\\’état sont maintenant au service complet d\\\’ un seul homme et de son ambition politique personnelle. Un pays où les institutions démocratiques n\\\’existent plus car elles sont toutes sous le pouvoir d\\\’Hugo Chávez.
L\\\’ambition de Chávez est de rester au pouvoir pour toujours, comme cela est arrivé systématiquement avec bien de caudillos tout au long de l\\\’histoire du Vénézuéla. Cette fois-ci, il utilise comme véhicule la pauvreté et la négligence auxquelles des millions de vénézuéliens ont été soumis, aidé par un charisme indéniable, un prix du pétrole jamais vu et un conjoncture politique internationale particulièrement favorable. Ses propos semblent alors nobles aux naifs, mais le résultat est la militarisation croissante du pays, la division de la société, la mort des institutions démocratiques, l\\\’abus de pouvoir et l\\\’absence de pluralisme idéologique.
Il est très rare qu\\\’ un tel climat puisse apporter un développement durable à la societé vénézuélienne et améliorer la qualité de vie au pays au delà des remontées spectaculaires des prix du baril.
Quelques uns des commentaires de M. Ramonet m\\\’ont particulièrement dérangé. Il soulève, par exemple, la subvention de transport à la Ville de Londres comme une bonne chose. C\\\’est clairement un coup de propagande internationale de Chávez qui n\\\’a pas honte que les pauvres qui habitent des bidonvilles au Vénézuéla subventionnent les \\\« pauvres\\\ » d\\\’une des villes les plus riches de la planète.
Pourquoi, M. Ramonet, ne demandez vous pas que les pauvres qui habitent Petare ou Catia ne subventionnent les Parisiens la prochaine fois ? À mon avis il est tout simplement scandaleux que des gens qui se disent contre les démons de la mondialisation puissent pourtant applaudir un tel geste d\\\’exploitation d\\\’ une ville riche par rapport à un pays pauvre.
Mais les mots les plus dérangeants de l\\\’éditorial de Ramonet et de plusieurs des répondants à M. Duquenal sont ceux qui démontrent qu\\\’ ils adoptent le cliché d\\\’exclusion véhiculé par Hugo Chávez. Selon ce cliché, la dissidence est nécessairement diffamatoire, les vérités sur Chávez qui font mal sont des calomnies et on ne peut être contre Chávez sans être traité de fasciste ou de propagandiste financé par les États Unis.
Sachez M. Ramonet que la dissidence contre Chávez dans la population Vénézuélienne est grande, très grande et elle est composée de gens de toutes origines, de toutes les classes sociales et même de toutes les tendances politiques. C\\\’est un dissidence qui n\\\’a probablement jamais entendu parler du NED et qui ne fait peut être pas vos distinctions de bon vivant de salon entre socialisme et social démocratie. Par contre, elle sais très bien faire la différence, dans la vie de tous les jours, entre le régime de Chávez et la vraie démocratie.
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