Bonjour,
Contrairement aux votes que je vois, j’ai voté positif à cet article car l’avenir des classes prépas est un vrai sujet - tabou- de société.
Nous sommes d’accord, c’est avant que le système dérape, mais si on se concentre sur les prépas, il y a quand même plusieurs constats clairs à émettre :
- La sélection se fait à priori sur des critères scolaires, mais « in situ » clairement sur des critères d’origines sociales et de moyens.
Je suis passé en classe prépa (HEC filière S) et je sais ce que veut dire « ne pas être dans le moule » quand culture G rime avec catéchisme et philosophie avec courbage d’échine : il y a une vraie machine à broyer ceux qui ne viennent pas du moule social recherché.
Pour le niveau « financier », disons que si l’on ne suit pas le mouvement, les beuveries et autres sorties « voile », disons qu’on est vite mis sur la touche : le petit monde prépa est très auto sélectif.
- Le second constat, outre la réelle puissance de l’encadrement et les « colles » - surtout pour les langues-, c’est de constater que quand on ressere l’encadrement, il y a des résultats qualitatifs : il y a une matière en prépa que la fac n’a pas (faute de contenu et d’encadrement).
- Le troisième constat, c’est malheureusement que ce contenu consiste en un bachotage intensif tout orienté vers un concours, et en dehors des langues, tout le contenu est à mettre aux toilettes une fois ce concours passé. Reste la méthode, le travail, l’acharnement et la rigueur... Mais il manque l’autonomie, la critique, la prise de recule, l’investissement personne propre aux universités.
- Quatrième constat, les équivalences sont tout sauf automatiques, et fonctionnent dans un sens. Cela vaut jusqu’en Bac+5 où les écoles viennent « voler » les équivalences de Master alors que l’inverse est verrouillé : y a t’il donc 2 niveaux de Bac+5 « officieusement » ?
- Cinquièmement, ce système dual est propre à la France, s’autosuffit, s’autocongratule, s’autoalimente mais n’aime pas la remise en question.
Après ces quelques constats, force est de constater que la faillite du DEUG (L1-L2) et le martelage de force des prépas avec un encadrement et des volumes horaires de ministre créent des « gouffres » de niveau.
Pourquoi accepter de tels gouffres avec des visions totalement contre-productive de part et d’autre ? D’une part parce que l’on forme des chiens savants soumis, de l’autre parce que l’on ne forme pas des individualités autonome qui devront se démerder par eux mêmes ?
Les CPGE devraient constituer une filière universitaire « intensive » et sélective de L1, pour passer des concours (publics ou privés d’ailleurs, pro ou pour des écoles) mais aussi avec du contenu opérationnel concret. Un élève sorti de CPGE à Bac+2 est un incompétent : il ne sait rien faire si ce n’est gratter du papier. C’est ensuite qu’il se forme. Pourquoi attendre ? Pourquoi bachoter à ce ryhtme et de cette façon ? Pourquoi ne pas changer les règles du jeu ?
Je propose que les CPGE soient des filières universitaires L1/L2 avec un contenu, des volumes et des compositions différentes : il faut de la diversité, il faut du recule, il faut de l’autonomie, il faut de l’encadrement, il faut de la rigueur, il faut du contenu.
Nos 2 systèmes sont foireux parce qu’ils s’opposent : si on les mixe intelligemment - ce qui allègerait les lycées du reste pour d’autres formations - il est alors possible de faire fonctionner un système supérieur de haut niveau pour TOUS... et surtout tous ceux qui seront de bon niveau réel et non « scolaire/académique ».
Mais les « fervents » de la prépa sont-ils prêts à lâcher leur fief élitiste ? La Fac est-elle prête à resserer son encadrement et à « sélectionner » ? Tel est l’ampleur du défi de la formation supérieure.
Il s’agit d’un enjeu majeur, car c’est là, et précisémment là, que se confirme la dualité de la société : après, il est trop tard pour parler de diversité des profils, les postes sont déjà trustés...
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