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Fouad Bahri Fouad Bahri 4 octobre 2007 21:43

A Florentin, Antoine, Philippe et Marie-Pierre,

Florentin,

Je n’ai jamais écrit nulle part que je désirais la destruction de la civilisation européenne. C’est une interprétation radicale et fortement exagérée de mon précédent texte. Je suis sûr Florentin que vous n’avez pas besoin de ce type de procédé pour me répondre.

Sur Schmitt, n’allez pas trop loin non plus et contentez-vous du passage où je le cite. Heureusement que le fait de citer un auteur ne fait pas de moi son disciple. Le passage concernait la distinction que les Romains faisait du pouvoir, ni plus, ni moins.

En fait, dans ce texte, il y a trois paragraphes différent et complémentaires. Les deux premiers analyse la réalité du pouvoir, ses pratiques et ses caractéristiques, le second évoque brièvement le rapport entre Etat et libertés. Je n’ai abordé que quelques aspects, et si vous avez un peu d’imagination, vous retrouverez beaucoup d’échos à mes propos dans la vie politique française, en particulier depuis l’ascension d’un certain Nicolas.

Antoine,

Je ne crois pas avoir jamais été farouche !

Je ne crois pas non plus, sans orgueil aucun, apprendre quoi que ce soit sur la nature du pouvoir, à science po, pour la simple raison qu’il y a une grande distance entre les conceptions théoriques et la réalité du pouvoir. Mais, je voudrais vous dire Antoine, que les aspects que vous évoquez (contrat social, aspects structurels et constitutionnels du pouvoir, élection...) sont des éléments capitaux, mais autres que ceux choisis dans ce texte. J’ai choisi d’aborder les aspects, les caractéristiques et les pratiques à l’oeuvre dans la plupart des régimes politiques, démocraties y compris, ce qui est différent d’une réflexion sur la nature du système politique. Machiavel et Rousseau sont tout deux des philosophes politiques, mais leur oeuvres diffèrent totalement. Le premier analyse de manière pragmatique la réalité du pouvoir, le second la légitimité de ses fondements.

J’en profite pour remercier Zen de ses conseils que je prendrais volontiers à la lettre tout en lui disant modestement, que bien que n’étant pas politologue ou philosophe (je ne sais pas si ces mots ont un sens : qui peut se prétendre philosophe ? Je préfère dire comme Dostoïevski, que je ne suis pas philosophe mais que j’aime la philosophie, fin de la parenthèse) j’ai reçu une solide formation universitaire en philosophie complétée de savoureuses lectures personnelles, ce qui m’a permis de me forger une culture en ce domaine. En somme, une intervention citoyenne, ni plus, ni moins.

Vos remarques sur le revenu et la morale et votre divergence avec la conception morale du pouvoir que je proposais, me laisse à penser que vous êtes favorable et plutôt d’accord avec une conception élitiste et aristocratique du pouvoir, où privilèges et hauts revenus sont une récompense légitime pour la crème de la Nation. Ce que pensaient les libéraux américains et européens du 18 et 19è siècle. Mais c’est à vous de me le dire. Lorsque vous parlez de tentation, d’ailleurs, vous êtes en plein dans le sujet, car la tentation est une affaire morale, un cas de conscience, et le fait de rémunérer fortement, n’est pas un gage de moralité et d’intégrité politique. La vénalité est une affaire de caractère, de morale, de maîtrise de soi et de principes. Elle touche le coeur de l’homme et quant le coeur est touché, c’est tout l’édifice qui se corrompt.

Philippe,

Vous avez raison sur la forme, en rappelant que c’est le Parlement et non le gouvernement qui vote les lois. Oui, c’est le cas.

Mais vous oubliez deux choses, Philippe.

La première est que les ministres peuvent prendre et faire signer des décrets par le Président ou le Premier ministre. Les décrets et les arrêtés sont des textes juridiques qui ont force de loi, même s’ils sont hiérarchiquement inférieurs aux lois du Parlement, car ils ne sont pas votés. Ils n’en restent pas moins des lois.

La deuxième chose concerne l’organisation concrète de la vie parlementaire, régie par la vie des partis politiques et la pratique de la consigne de vote qui veut que les députés appartenant à un parti se concertent et suivent le vote pour, contre ou en faveur de l’abstention d’un texte. Dans le cas ou le parti du président est majoritaire, neuf fois sur dix, les parlementaires s’alignent sur sa politique. C’est la caractéristique des régimes présidentiels dont le nôtre fait partie.

Ces deux éléments relativisent considérablement la nature de la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif, mais si formellement, la séparation est respectée.

Sur l’Etat, je n’ai pas appelé à la désobéissance civile dans ce texte et il n’est pas toujours adéquat et juste de faire des liens directs entre des textes différents (je parle de mon précédent texte sur l’islamophobie). Je ne suis pas anarchiste, je vous rassure, et les observations faîtes à ce sujet, sont juste des obervations, une réflexion faite sur la nature de l’Etat et celle de la liberté. Les conséquences que l’on peut tirer sur les réflexions que j’ai fait sont nombreuses. Elles permettent d’avoir une attitude critique et consciente du pouvoir et des pratiques étatiques. Et c’est déjà pas mal !

Marie-Pierre,

Je ne parle pas des différents statuts des libertés publiques car ce n’est pas ce qui m’intéressait d’évoquer dans ce texte. Il est certain que ce type de sujet (Etat, pouvoir, libertés) comportent de nombreux aspects et qu’il n’est pas possible de tous les traîter, à considérer que ce soit possible, dans un seul texte. Cela ferait un texte de cinquante pages, au minimum. Autant écrire un livre, pour celui que cela intéresse !


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