Alice,vous posez les vrais problèmes...
Les fonctions de l’Ecole (quel qu’en soit le niveau, de la maternelle à la terminale) consistent à socialiser nos jeunes et à les instruire, les éduquer. Dans des conditions idéales, classes relativement homogènes, enfants réceptifs, parents intéressés par le devenir de leur progéniture, cela ne pose pratiquement pas de problèmes : le « système » fonctionne, les intérêts compris sont partagés, l’enseignement est un plaisir !
La gestion du handicap, (à quelque niveau qu’il se situe), procède d’un « effet d’annonce » : tous ont les mêmes droits au nom d’un sacro-saint principe d’égalité (qu’on oublie par ailleurs dans le traitement des problèmes sociaux, où certains se révèlent « être plus égaux que d’autres »... enfin, passons !) .
Les parents des enfants handicapés souhaitent, de façon tout à fait compréhensible, que leurs petits ne soient pas stigmatisés par leur handicap et ont tout fait, depuis des années (des décennies) pour que l’Ecole les accueille au même titre que tous les autres.
Les pouvoirs publics ont souscrit favorablement à ces demandes parce que cela évitait de créer des structures coûteuses (en matériel et en personnel formé et compétent).
La question qui se pose est celle de l’intérêt général (celui de la grande majorité des enfants) et de son rapport à l’intérêt d’une minorité handicapée sur le plan physique ou psychique,(parfois social).
Ce qui est réclamé des enseignants, dans ce contexte, procède de la haute voltige : comment donner à chacun ce qu’il est en droit d’attendre ? comment permettre l’intégration d’enfants dont les problèmes sont tels qu’ils nécessiteraient une écoute et une attention toutes particulières ? comment, sans aucun moyen en personnel adapté et formé résoudre la quadrature du cercle que constitue cette situation artificiellement créée par la prétention d’intégration de tous ?
Je voudrais vous rassurer, Alice ! La question ne vient pas de vous, elle est celle d’un système qui n’a de souci autre que celui de sa rentabilité : on chiffre le coût de l’élève, et en diluant dans la « masse » ceux qui sont sources de problèmes, on allège considérablement la facture ! et on se donne l’illusion de l’intégration des handicapés en milieu scolaire... Certains textes de L’ERT, ou de l’OCDE sont d’un cynisme rare quand ils se donnent pour objectif la privatisation de l’éducation : « L’école, est, avec la santé, le dernier bastion à prendre ». « On envisage une progression à deux chiffres ». « Le secteur public sera réservé à ceux qui ne pourront satisfaire à certaines exigences ». (Publié par le courrier de l’UNESCO, 2000).
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