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Crépuscule 1er novembre 2007 08:25

T’as pas le profil de l’école ! Mais alors, c’est pour quel genre ? T’as pas le niveau ! Mais alors, il est où l’ascenseur ?

Le mot Intégration prend le sens d’exclusion, de ségrégation et de discrimination quand l’enfant est considéré d’avance comme pas capable de suivre une scolarité par l’école, pris pour un sujet plutôt spécial et serait orienté ou finira par l’être parfois complètement dans l’Education Spéciale, quand l’enfant est soi-disant intégré en milieu « normal » mais qu’il ne lui est permis d’être avec les autres enfants dits « ordinaires » que dans la cour de récréation ou encore autorisé à manger à la cantine mais pas toujours aux tables avec les autres. Pourtant, l’école n’a-t-elle pas été conçue fondamentalement comme un lieu de vie et d’apprentissage pour tous et chaque enfant ? Ayant juste comme impression que plus ça va, plus l’on trouve des problèmes aux enfants, plus il faut en faire des maladies qui ne peuvent pas alors se soigner puisqu’il faut bien qu’elles soient d’origines connues et reconnues pour être traitées. C’est comme l’impression que les enfants dits ordinaires doivent toujours encore plus en donner, reproduire dans l’unique but d’être le meilleur et tout bêtement prouver ainsi d’exister. Dans cet état d’esprit là, font apparaître des effets pervers et si cela ne fonctionne pas comme ceci alors pour le reste, c’est l’échec. En bref, si cette forme de réussite veut se prêter à un conditionnement de l’humain hyper perfectionné et parfait, le meilleur et la compétition, le premier, le plus beau et le plus fort, cela diminue considérablement le plaisir d’apprendre et augmente les effets de violence, plutôt que de prendre en compte l’essentiel : la dignité, la découverte des valeurs et qualités humaines, l’enrichissement mutuel, la compréhension, la citoyenneté, la participation, l’entraide, la richesse des différences de chacun, qu’elles soient de tous lieux ou de toutes natures, qu’elles soient d’origines sociales, familiales ou de cultures diverses !

L’accessibilité Les obstacles ne se voient pas forcément, ne sont pas toujours visibles à l’œil nu mais montés comme de grands murs pires que des tranchées qui séparent que l’on perçoit seulement par la matière de l’architecture. Ce sont surtout les manières de pensées en général qui posent les frontières, dressées comme de grands barbelés, lorsque nous voulons aller dans un sens ou dans un autre, dès que l’on voudrait franchir un pas pour sortir du ghetto dans lequel on nous a tous mis, on se pique encore dessus. Ici, il ne s’agit surtout pas de genres, de types, de statuts, etc ; mais bien d’histoire de personnes. Bien que l’administration et la technocratie s’arrangent bien pour manipuler le tout. C’est quand qu’on le coupe ce barbelé, cela nous éviterait bien des blessures...

Intégration, je te dis donc adieu ! Intégrer, c’est comme mettre tous les « noirs » d’un côté, les « beurres » de l’autre, et que c’est suivant la « bonne ou la mauvaise volonté » pour juste quelques temps de partage avec leurs communs les « blancs ». Dire on fait « intégrer », c’est bien, on fait l’effort, un peu, pas du tout, ou beaucoup. Encore heureux et pour alléger cette critique qui peut paraître piquée à vif mais tout à fait justifiée, il semble qu’au Collège, notre jeune peut encore un peu manger à la cantine et être aux mêmes tables que ses communs « blanc, noirs, beurres, etc ». Ouf ! C’est déjà ça. Il faut dire aussi que dans certains endroits, on ne fait surtout pas manger ces personnes aux mêmes tables parmi leurs communs et que la cour est tout juste réservée mais seulement que lorsque les communs ne sont pas là. Nous l’avons aussi vécu. Si on peut parler de progrès. On va dire un peu ! Intégration, puisque tu nous as rejetés, exclus, séparés, divisés, juste pour dire, on fait « intégrer ». Ainsi, tu n’as fait que contribuer à surajouter les obstacles et ils sont nombreux : structurels, législatifs, financiers, psychologiques, etc., la rigidité purement répressive (voire eugéniste) tend à se greffer. Et nous, comment agir pour arranger la situation ? Belle et riche intégration, mais seulement pour ceux qui ne se sont pas encore retrouvés de l’autre côté du miroir, bien que quand même, on peut toujours encore continuer à sourire, quoi que ! Ce qui laisse apparaître comme une évidence, c’est qu’on a bien du mal aujourd’hui à rejoindre les deux bouts, à tel point que les obstacles devenus comme des hautes montagnes, ont non seulement divisé le monde en deux, mais dans la division des deux, en quatre, etc. Tu nous as tiraillés, tu nous as brisés en petits morceaux, tu nous as fait voler en éclats. A force de vivre ou faire « motus et bouche cousue » effectivement terrassés par les évènements et confrontés par la situation dans l’inaction sur le terrain même, et par quelques monts et vallées que l’on a pu quand même escarper, a fait que nos mots sont apparus comme des « sacrées volées de bois de vert » et n’ont encore eu que l’effet d’un boum rang, qu’un écho déformé. En effet, tu nous as persécutés, discriminés. Tu nous demandes encore des papiers, des bilans, tu nous demandes de nous justifier mais ce n’est encore jamais assez. Ne vaut-il pas mieux que le langage et les mots puissent prendre enfin tous leurs sens et que la communication ne soit plus coupée ?


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