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lapin 20 octobre 2007 02:17

à dalex29 et aux autres qui n’auraient toujours pas compris...

1. les médecins libéraux ne sont pas des fonctionnaires (par définition) : les médecins libéraux ne vivent pas de l’argent publique mais des honoraires que leur versent DIRECTEMENT leurs patients. Ces derniers sont ensuite remboursés par les caisses d’assurance maladie. C’est bien dans cet ordre que cela se passe.

2. Concernant l’argent cotisé par les contribuables aux caisses d’assurance maladie : il se trouve que nous français avons la chance (pour encore combien de temps ??) d’avoir un système d’assurance maladie qui rembourse les patients en fonction de leurs besoins de santé uniquement (et non en fonction de leur capacité à payer ou même paradoxalement de leur capacité à être en bonne santé comme cela se passe dans certains pays... type USA avec assurances privées etc... là-bas pour caricaturer la situation : t’es riche et en bonne santé tu paies, t’es pauvre et en mauvaise santé tu crèves).

3.pourquoi certaines régions en france sont-elles devenues des « déserts médicaux » ? :
- à cause de vilains médecins qui préfèrent aller s’installer près des villes ? (comme 75% des français soit-dit-en-passant)
- ou plutôt à cause de la pénurie de médecins, organisée (séléctions plus que drastiques au concours d’entrée en deuxième année de médecine) par les gouvernements successifs de gauche et de droite depuis près de 15 ans ? et ceci malgré les multiples avertissements envoyés aux politiques par le monde médical à ce sujet. Croire qu’une situation que les politiques de santé successives ont laissée pourrir pendant des années pourra être réglée du jour au lendemain par « un coup de baguette législative magique » est d’une naïveté sans limite !

4. pour terminer parlons un peu des jeunes médecins français : pourquoi sont-ils en grève ?

- PAS UNIQUEMENT pour sauvegarder leur liberté d’installation (les médecins ne sont pas stupides et savent qu’une lutte uniquement basée sur la préservation de leur petit confort n’intéresserait personne -politiques ou acteurs du sytème de soin- et serait donc vouée à l’échec)

- PAS UNIQUEMENT pour sauvegarder la sécurité sociale puisque comme je l’ai rappelé plus haut ce n’est pas la sécu mais bien les patients qui paient le médecin. La sécu est là pour rembourser le patient. Même si la sécu devait disparaître, nous patients serions bien obligés de continuer à aller voir les médecins pour nous soigner ; ce qui changerait c’est le système de remboursement avec malheureusement l’arrivée des assurances privées (donc si t’es pauvre et en mauvaise santé, tu crèves). Il restera encore la possibilité de se soigner soi-même (comme au Royaume-Uni où certains vont jusqu’à s’arracher eux-mêmes des dents...sympa !!)

- un peu pour les deux au final : les jeunes médecins d’aujourd’hui ne veulent pas demain se trouver devant l’obligation de choisir entre deux mauvaises options :

a.j’exerce la médecine dans le lieu de mon choix mais la sécu rompt le contrat qu’elle a avec les patients qui viennent me consulter, ces derniers ne seront alors que partiellement voire pas du tout remboursés

ou b.après 10 ans d’études et à plus de 30 ans je pars là où me dit d’aller le ministère de la santé. Les patients qui viendront me voir continueront à être remboursés. Par contre il ne sera à aucun moment tenu compte de mes obligations personnelles : mon/ma conjoint(e) pourra-t-il/elle me suivre tout en continuant son activité professionnelle ? Mes enfants pourront-ils aller à l’école à proximité de mon lieu de travail ? (je rappelle qu’il s’agira de zones dans lesquelles l’état ferme actuellement des écoles...)

Le problème c’est qu’il n’y a pas d’autre alternative laissée par le projet de loi.

Les médecins sont au service de leur malades mais avant d’être des médecins ce sont aussi (heureusement) des hommes et des femmes comme les autres qui se doivent aussi d’être là pour leur famille.

Ils ne veulent pas avoir à choisir entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle. Mais si un jour ils se retrouvent forcés à faire un choix, ce sera bien celui que la plupart d’entre nous (coiffeur, routier, boulanger, délégué médical, patron, employé, fonctionnaire...) ferait. Et au final ce seront bien les patients qui trinqueront... à moins que le gouvernement n’abandonne définitivement cette « fausse bonne idée » de déconventionnement partiel ou total.

à bon entendeur...


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