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Tristan Valmour 23 octobre 2007 13:36

@ Imhotep

Votre billet est pertinent et souligne les incohérences des arguties gouvernementales. La récupération de l’enseignement à des fins politiques ouvre la voie à des dictatures, comme dans les pays communistes. L’Histoire appartient aux historiens, pas aux hommes politiques, qu’ils soient de droite, de gauche ou du centre. L’enseignement appartient à la Nation, pas à ses représentants, et a pour objet d’élever chacun de nous au-dessus de nos maîtres. Même si les enseignants sont payés par la Nation, ils doivent être indépendants du pouvoir politique qui n’incarne que temporairement la Nation. La démocratie est à ce prix. Que l’on oriente l’enseignement, que l’on impose ex-nihilo des symboles, et c’est l’expression de la diversité qui disparaîtra.

Il y a en effet un danger immense à manipuler des symboles comme on le fait car ils appauvrissent la réflexion. Les symboles fonctionnent comme les proverbes ; ce sont des prêts-à-penser qui tiennent lieu d’analyse. Ils annihilent tout esprit critique, et il est fort à parier que l’on supprimera la philosophie des programmes scolaires. Trop dangereuse. Il est vrai qu’un peuple intelligent représente un danger pour les gouvernants, car il permet l’alternance politique. On cherche donc à imposer des symboles que l’on demande en plus d’accepter sans discussion. Je rappelle également que l’enseignement de l’Histoire ne passe pas par les personnages historiques. Ceux-ci demeurent certes importants, mais secondaires par rapport à l’histoire des peuples, des civilisations, des cultures. Cela a permis à l’Histoire de considérablement progresser.

De même, on conditionne le peuple à accepter le pouvoir d’un seul sur tous. Ce pronom indéfini « on » ne marque pas - je l’espère - une volonté d’un groupe précis, mais une inclination naturelle de la société individualiste. Toutes les émissions télévisées - on connaît leur influence - qui éliminent les candidats au profit d’un vainqueur unique, participent de cet élan. On fait ainsi croire qu’une seule personne dispose du potentiel pour gouverner tous les autres, on habitue le bon peuple à adorer des icônes. Nous avions Johnny Halliday, on a maintenant Guy Môquet ! Soyons au contraire iconoclastes et reprenons notre liberté afin de rétablir la diversité. Il faut des gens de gauche, de droite, du centre et d’ailleurs, qui expriment une sensibilité personnelle et qui s’enrichissent de leurs différences.

L’ « affaire » Guy Môquet reflète bien le mouvement vieille république-nouvel empire qui s’est emparé des Etats-Unis d’Amérique, et maintenant de la France. Ce n’est pas une question d’inclination politique, mais de liberté et de démocratie. J’aurais donc tenu les mêmes propos si Royal, Bayrou ou un autre avaient tenu un discours identique à Guaino.


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