Article qui dans le fond dit des vérités, mais la situation est bien plus complexe qu’une simple question de prix. Oui, les maisons de disque profitent depuis des années de l’évolution technologique et refourguent dix fois le même album. Oui, les prix sont trop élevés, mais ce n’est pas la seule raison de la chute des ventes. Les raisons invoquées : une offre parfois limitée, des artistes peu suivis, une tendance à la rentabilité à court terme, qui fait préférer des Fatal Bazooka à de véritables artistes.On peut aussi inclure le prix du pétrole qui fait augmenter le prix du plastique et surtout la hausse des coûts de production, liés à la situation économique. Tout augmente, donc les disques aussi ! Cela dit, il est vrai que proposer 1 millions d’euro au gagnant de la star Ac pour enregistrer un album qui se vendra à 15.000 exemplaires (comme la gagnante d’il y a 2 ans, Magali) et c’est un gaspillage sans nom !
En outre, Les suppports audio SACD et DVD Audio dont vous vantez les qualités ont été des fours commerciaux. S’il vous arrive d’acheter des réeditions dans ces formats là, sachez que vous êtes bien le seul ! Les appareils proposés pour les lectures de ces disques audio 5.1 n’ont pas connu le succès, pour la simple et bonne raison que les 2 formats proposés (SACD et DVD Audio donc) n’ont jamais su se départager, sans parler de la promotion auprès du grand public. Personnellement, j’ai un lecteur SACD chez moi car il était inclus dans mon home cinema Philips (inventeur du format), mais je ne l’utilise pas, mis à part pour un disque CD/SACD acheté il y a longtemps. Combien de formats se sont plantés pour des raisons x ou y, comme la K7 numérique ou le Mini CD ? Ce qui a bien marché a été le DVD, mais contrairement à ce que vous prétendez, les DVD musicaux sont en baisse depuis 3 ans, à des taux proches de la vente des disques (moins 15%, si je ne m’abuse) après un boom qui aurait pu compenser les baisses des disques. Mais l’absence de qualité et de plus value manifeste des ces concerts et autres vidéos musicales, l’effet n’a pas duré (d’ailleurs, tout comme le DVD non musical, qui n’a pas connu une grande croissance).
Si dans le fond je suis d’accord avec vous (j’ai publié ici même un article dans la même veine), n’imaginez pas les maisons de disque comme des nantis roulant sur l’or. Pour y avoir travaillé un peu et pour avoir fréquenté des personnes qui travaillent dans les maisons de disque, croyez-moi que ce n’est pas non plus le Pérou ! Le chiffre d’affaires de l’industrie de la musique en France est inférieur à celui de 3 hyper Carrefour (moins d’un milliard d’euro par an) et il est en baisse régulièrement depuis 2002. Ceux qui font la loi dans la musique sont les télés, les opérateurs de téléphonie mobile et d’internet, les radios et les hypermarchés, mais pas les maisons de disque. On se trompe de cible, et du coup même avec leur disparition, le modèle ne s’effriterait même pas, et c’est bien dommage...