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Jean-Michel Tengang-Bogogam Jean-Michel Tengang-Bogogam 19 décembre 2007 00:04

POUR EN FINIR AVEC LE DÉBAT SUR LA MAO et permettre aux non initiés de s’y retrouver un peu.

Malgré les explications que j’ai données plus haut, certains défenseurs de la MAO s’obstinent à dévier le fond de ce que j’ai voulu dénoncer. Humblement, j’ai botté en touche pour éviter de polémiquer, mais comme ils insistent, je me sens obligé de remettre les choses à leur place en défendant le choix de mon exemple.

J’ai fini le premier paragraphe par « Pour le produit musical, il y a simplement eu à un moment donné, un transfert d’une complexité à une autre, de la complexité de formation des musiciens, à la complexité de création des ordinateurs et des logiciels musicaux ». OK, vous me dites que la programmation en MAO fait elle aussi appel à une certaine complexité, je n’ai jamais prétendu le contraire, et cela ne contredit pas ce que j’ai dit. Cette programmation est très souvent (j’insiste sur le « très souvent » pour éviter d’autres polémiques inutiles, car je sais très bien qu’on peut faire appel à plusieurs programmeurs pour les différentes parties d’une chanson) réalisée par une seule personne, là où avant il fallait de nombreux musiciens (voir de très nombreux musiciens pour réaliser des sections de cuivres ou de cordes), et dont de multi-apprentissages de plusieurs années. Les complexités qui conduisent d’un côté, de la formation d’une multitude d’instrumentistes, aux répétitions (complexes, ne serait-ce que par la synchronisation des musiciens, leur capacité à reproduire sur la longueur un riff par exemple, le sens du rythme, le groove, la gestion des erreurs (il faut souvent tout recommencer) avec les nervosités que cela entraîne, etc.), puis à la mise en forme d’une chanson, et de l’autre côté, de la formation d’un programmateur musical, jusqu’à sa mise en forme de la même chanson, ne sont en rien comparables (si on veut rester un tout petit peu honnête).

Et pour en finir une fois pour toute (je l’espère) avec ce faux débat, je dois dire que je n’ai pas choisi l’exemple musical au hasard. Je suis guitariste, pianiste, auteur-compositeur, et je maitrise totalement la MAO. Je fais partie de ses musiciens qui ont été frustrés par l’arrivée de ce dernier outil, j’avais mis de nombreuses années à apprendre la guitare et les claviers, je sais comment il était difficile de rassembler des musiciens compétents pour créer un morceau et comment la MAO a nettement facilité les choses (même s’il faut apprendre à utiliser un logiciel musical). Ceci a permis de « démocratiser » la création de certains types de musique, parfois à l’extrême, car dans certains cas il n’est même plus vraiment question de création, mais de mise en boucle d’une extrême facilité de samples (extraits de parties -parfois entièrement orchestrées- de chansons jouées par des musiciens -très prisés par le RAP et la Techno-) que l’on se contente de mélanger. La MAO permet à des gens qui n’ont aucun sens du rythme de réaliser des parties de batterie et de basse totalement régulières (Il a fallu qu’ils apprennent sur quel bouton il fallait appuyer pour « quantizer » -placer les notes au bon endroit- la partie rythmique d’une chanson entière en UN click de souris. Quelle complexité !).


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