Une petite réaction à chaud sur votre article au demeurant parfaitement exact pour ce qui concerne les informations rapportées.
Concernant l’hébergement, c’est à dire les solutions s’adressant aux personnes à faible autonomie personnelle je comprends les préoccupations des associations qui à défaut de solutions de logement même accompagnée risquent de ne pas pouvoir faire face aux demandes d’urgence et aux demandes dites de stabilisation, une sorte de sas vers le logement autonome.
Je comprends également leurs préoccupations face à la vétusté de leur locaux et à leur souhait d’accueillir les gens dignement. 250 M€ n’y suffiront sans doute pas. Il faut cependant noter qu’il s’agit d’un budget pour 2008 et que les processus d’études techniques et d’appels d’offres aboutiront sans doute à une sous consommation de ces 250 M€.
Il est traditionnel en france de se battre pour des budgets mais de ne jamais lire les comptes...
Je comprends moins en revanche le raisonnement sur le logement. Ce sont a priori 60 à 100 000 logements supplémentaires qui vont devenir accessibles aux demandeurs "DALO".
Ce chiffre peut paraître faible comparé avec les 600 000 demandeurs potentiels, mais il s’agit tout de même d’une offre nouvelle pour ces populations et rien ne dit qu’en cas de saturation d’autres logements ne seraient pas mobilisés dans le logement social public ou privé. Ces logements existent à la rotation (liée au départ des locataires du parc social environ 400 000 par an).
L’hypothèse la plus vraisemblable consiste à penser que cette nouvelle offre sera de nature à résoudre les problèmes de logements des plus démunis sur la plus grande part du territoire et qu’en revanche l’offre restera insuffisante sur les zones trés tendues ( trés grandes agglomérations, littoral, frontière suisse et régions héliotropiques). En solutionnant le problème sur certains territoires, le DALO est d’ailleurs de nature à créer des problèmes d’équilibre financier pour certains centres d’hébergement à moins qu’un appel d’air soit constaté sur ces mêmes régions sous la pression des travailleurs sociaux notamment parisiens qui savent trouver l’argent pour payer un billet de train et éloigner leur clientèle quand c’est possible.
En d’autres termes l’enjeu majeur me semble plus aujourd’hui dans la vérification de la mise en oeuvre effective du droit au logement afin d’éviter les combines dont l’administration est friande pour ne rien faire (formulaires abscons et longs comme un jour sans pain, rallongement des délais maximum permettant de faire valoir ses droits, défaut d’accompagnement administratif des demandeurs etc..) que dans la mise en cause a priori du dispositif.
La question de l’évaluation me paraît également centrale afin que l’on puisse compter effectivement les logemenst mis à disposition et connaître les motifs de refus sur chaque territoire.
En conclusion, ayant assisté à la présentation de la Fondation Abbé Pierre à la Mutualité, j’ai été un peu déçu de la teneure des débats qui m’a semblé un soupçon nihiliste. A moins que la politique politicienne y ait pris une place plus importante que d’habitude. On a parfois du mal à voir ses adversaires réussir là où on a échoué.
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