"La crise alimentaire par contre ne vient pas de cette eviction,car les blancs faisaient surtout du bovin et du tabac, pas trop de vivrier"
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Euuuhhh.....non, pardonnez-moi. Les fermiers blancs cutivaient de tout, y compris des cultures vivrières, le maïs blanc, notamment. Au début des années 80, le Zimbabwe exportait 500,000 tonnes de maïs blanc par an et nourissait toute l’Afrique Australe (sauf l’Afrique du Sud qui se nourrit toute seule), car la bouillie de farine de maïs blanc est la nourriture de base de tous les Africains de cette région (au Zim, on appelle ça la "sadza", il me semble).
Ils produisaient aussi tout le blé, toute la viande (Le Zimbabwe était exportateur de viandes de porc et de boeuf), tous les légumes et tous les fruits dont le pays avait besoin.
Le Zim était une colonie de peuplement, le pays est incroyablement fertile si l’on est capable d’installer et de gérer un système d’irrigation, car le principal problème est la variabilité des saisons des pluies. Les colons produisaient donc de tout.
D’autre part, la géographie du pays était un atout formidable, car on peut diviser ce pays en deux régions principales :
le haut plateau (le "Highveld") à 1,500 mètres d’altitude, dont le climat permettait les cultures européennes (céréales, fruits et légumes de type "européen", élevages, tabac)
et le plateau inférieur (le "Lowveld"), au climat tropical, plus chaud et plus sec, qui permettait les cultures des denrées tropicales (riz, canne à sucre, café, cacao, légumes et fruits tropicaux).
Le potentiel agricole du pays est donc incroyablement varié, avec un seul problème à régler qui est l’irrigation.
De plus, comme ils ont été soumis à un embargo international, les blancs se sont mis à développer avec succès une industrie de transformation et notamment une industrie de transformation de leurs productions agricoles (minoteries, abattoirs, transformation de la viande de boeuf et de porc, conserves, laiteries, fromageries, bières, vins, boissons, transformation des céréales, buiscuiteries).
Tous les produits alimentaires et tous les produits de l’industrie légère (frigo, fer à repasser, ampoules, outillage, etc.) que l’on trouvait dans les super-marchés étaient fabriqués au Zim.
Le chômage (africain) était très faible et la population se nourissait sans problème. Il y avait bien sûr une différence énorme de niveau de vie entre la population africaine et la population européenne, mais il n’y avait pas de misère dans ce pays.
Ce que je dis là du Zimbabwe, est aussi vrai de l’Afrique du Sud, mais il faut multiplier par 100. L’Afrique du Sud n’est pas un pays d’Afrique, c’est carrément un autre monde. Le sort qui est réservé à ce pays, difficile de le prévoir mais on peut être un peu pessimiste à mon avis, sera un des problèmes politiques majeurs du monde du 21 ème siècle.
L’Afrique Australe est un des plus beau coin du monde, c’est aussi le coin d’Afrique qui a l’Histoire la plus complexe et la plus intéressante, ou les peuples africains sont les plus passionnants à regarder vivre et les plus aimables. Ce sont de grands artistes, il faut avoir eu l’occasion d’entendre les chants choraux du peuple Zoulou et de les voir danser leurs femmes et leurs guerriers, il faut avoir vu le travail des artisans Sothos ou Tswanas.
Vivement que je revois un jour les jacarandas en fleurs de Cecil Park et de Mazowe Avenue. Et Second Street, Enterprise Road, Mount Pleasant. Belgravia.
Et le Golf et le Jardin Botanique que je longeais tous les jours en voiture pour aller au boulot !!!!!
Et les cigognes qui se rassemblaient sur le terrain de polo du Club de Golf avant de s’envoler en escadrille vers l’Europe à la fin de l’été austral !!!!!!!!
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