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eric 27 avril 2008 06:38

 

La réponse du conseiller technique pose de nombreuses questions.

A-t-il eu vraiment le courage de lire la lettre ouverte jusqu’au bout ?

Si oui, sa réponse, courtoise et patiente est elle rassurante ou inquiétante ?

La lettre ouverte en elle même est un condensé des poncifs derrière lesquels le milieu enseignant, et notamment sa frange la plus militante,  se retranche pour refuser  toute réforme du système d’exclusion des plus pauvres qu’il a développé et cautionné.

Quand 50% des polytechniciens sont enfants d’enseignants, 80% de leurs rejetons deviennent profs ou cadre pendant que la proportion d’enfant d’ouvrier diminue on a la preuve que quand ils le veulent bien, ils savent s’occuper des enfants.

Quand le nombre d’exclus du système scolaire et de la société en général augmente à moyens en euro constant doublés en trente an par enfant, ils incriminent la mondialisation, la société ou les familles. Or il existe des preuves que cela est faux.

Les résultats comparatifs des secteurs privés et public en ce qui concerne les enfants des catégories sociales les plus défavorisée montrent à suffisance l’indifférence concrète de ces gens pour la question du social. On sait désormais qu’avec moins de moyen, le privé parvient aux résultats que le public déclare impossible. Vu ce qu’ils nous coutent, c’est absolument inadmissible.

Du reste, nos « pauvres » comprennent très bien tous cela et ce sont les écoles qui sont cassées les premières quand il y a des violences en banlieue.

D’après le cevipof, la principale revendication des prolos du front national est d’avoir un accès facilité au privé pour leurs enfants ‘ avant même les pb d’émigration)

 

Réformer notre école pour la rendre à nouveau républicaine, c’est-à-dire faite pour tous et non pour les profs et éventuellement leurs rejetons, passera nécessairement par une confrontation avec les tenants du discours profondément réactionnaire des rédacteurs de cette lettre.

Certes, ils font parti du système et auraient vocation à participer à sa réforme, mais en sont ils capables ?

A l’heure ou le rapport Obin prouve que toute l’éducation nationale est de connivence pour exclure les pauvres, est il encore temps de prendre des gants avec ces idéologues ? de faire semblant de prêter l’oreille à leur logorrhée sur » l’esclavage », « l’ultra mondialisation « et la fin de toute civilisation si on ne les écoute pas ? 

Ne serait il pas temps de leur faire entendre que la démocratie c’est que les agents du service public sont salariés pour mettre en œuvre la politique choisie par la majorité démocratique et pas pour expliquer à leurs concitoyens comment ils doivent vivre ?

 

Le ton a la fois moralisateur extrémiste et larmoyant de ces gens qui veulent nous dire la messe tout en se désintéressant totalement des enfants du peuple a quelque chose de révoltant. C’est à cause d’eux que le peuple a voté contre Jospin puis contre Ségolène, ils sont la honte de la gauche. Dans nul autre secteur de la société il n’y a un tel décalage entre leurs actes et leurs paroles.

Sans parler des contradictions du discours ! Un prof doit il d’abord être bien formé ou libre ? Si la liberté et la conscience individuelle sont plus importante que la formation de la main d’œuvre, pourquoi des concours académique pour être enseignant ?

Pire encore quand il oppose une idéologie mondiale à la beauté ! Il n’y a pas de "il faut en art disait Kandinsky. En considérant que le beau ne peut être que relatif et dépendant d’un état idéologique et économique de la société ils révèlent leur pulsions totalitaires. Entre les impressionnistes, peintre petits bourgeoisn avides d’honneur d’argent et de consommation, les artistes dela renaissance tributaires d’une société oscillant entre capitalisme sauvage et reste de féodalité et d’une manière générale toute l’histoire de l’art, ne saurait il y avoir de beau que dans la société dont ils rêvent ?

 

La réponse du conseiller technique ressort du judo, déstabiliser l’adversaire.

Peut être est ce la bonne méthode.

Mais si Sarkozy ne parvient pas au moins a faire croire aux populations exclues par notre système d’enseignement qu’elles peuvent à nouveau espérer en notre école républicaine, alors aux prochaines présidentielles, il y aura un candidat « populiste et démagogue » qui fera 25% des voix au premier tour sur le thème du libre choix de son école avec financement public.

Peut être serait il temps de leur rentrer dans le lard un peu plus franchement.


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