Merci Paul, pour avoir mis au jour le mode de fonctionnement de la hiérarchie de notre système éducatif. Je pourrais apporter un peu d’eau à ce moulin, en précisant que les chefs d’établissements ne sont jamais désavoués par leur propre hiérarchie, même si le tribunal administratif saisi leur a donné tort.
Durant ma carrière, par deux fois, au moins, il m’est arrivé de vivre avec d’étranges principaux ou proviseurs, qui avaient été "mutés par mesure disciplinaire, pour faute administrative grave".
Le premier, radio-amateur impénitent, dans les années 70, puisait abondamment dans les fonds de l’établissement réservés aux communications téléphoniques, ou du moins, fournissait de "fausses factures" pour satisfaire son "hobby". Une intendante rigoureuse avait découvert le truchement (elle succédait à trois autres intendants, déplacés, paraît-il, pour "incompétence"... et n’avait pas envie de subir le même sort) ; elle a donc saisi le tribunal administratif. Des inspecteurs généraux ont examiné les comptes et conclu que le "coupable" était bien le chef d’établissement. Celui-ci a été muté par mesure disciplinaire dans un collège deux fois plus important que celui qu’il dirigeait alors, et dans une "capitale" régionale. Quand on sait que les rémunérations des principaux et proviseurs sont proportiennelles à la taille de l’établissement qu’ils dirigent, ça laisse rêveur !
La seconde, celle qui lui a succédé dans le même établissement, était nommée là, pour des raisons analogues, après que ses enseignants et les parents d’élèves aient porté plainte pour "absences nombreuses et injustifiées de son poste", et, en même temps tyrannie exercée sur certains professeurs. Le collège duquel elle venait était tout petit, perdu dans la campagne profonde... Cette mutation disciplinaire état donc, elle aussi, un promotion...
J’aurais fort à raconter ou à dénoncer en la matière... un véritable roman !
C’est vrai que les administratifs constituent un corps à part et sont totalement intouchables, c’est vrai qu’il n’existe contre eux et leurs abus de pouvoir aucun moyen de défense pour ceux qui en font les frais, à l’intérieur, du moins, de l’institution... Mais, peu d’enseignants sont procéduriers ! Pourtant, ça vaudrait le coup, parfois, de saisir le pénal...
Si l’on voulait réformer de façon exemplaire l’institution, c’est par l’administration, à tous les niveaux de sa hiérarchie, qu’il faudrait s’attaquer... Cela permettrait peut-être de gagner quelques postes d’enseignement supplémentaires, car ils sont grassement payés, ces bougres ! (du moins, par rapport à la grille des salaires de l’éducation !).
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