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jcm jcm 17 mai 2008 15:15

Qu’une plante modifiée génétiquement produise ce que l’on attendait d’elle (par exemple une résistance à un herbicide) ne garantit en rien qu’elle ne produit que cela et aucune étude fiable n’est faite pour en avoir la garantie (ou bien alors qu’on me le prouve !).

Par conséquent une plante OGM pourra éventuellement produire une protéine potentiellement toxique, pour tout le monde ou pour certaines personnes (prendre l’exemple des gliadines du gluten qui provoquent une destruction, lente mais certaine, des parois intestinales chez les 3 à 5% de la population occidentale d’intolérants au gluten).

Cette intolérance est invalidante et parfois très difficile à détecter : une intolérance similaire issue d’une plante OGM sera encore plus difficile à mettre en évidence si elle ne figure pas déjà au répertoire des pathologies connues.

Afin que cela ne puisse pas avoir lieu il serait indispensable qu’avant toute mise en production un inventaire complet des composants d’une plante OGM soit réalisé, ce n’est JAMAIS le cas.

Mais ceci ne vaudrait QUE pour l’OGM aux semences de première génération, garanties par le fournisseur, car la dispersion des pollens permettra des croisements imprévus, très aléatoires, dont il est impossible de prévoir les résultats.

De tels croisements ont été constatés au Mexique pour le maïs et l’on trouve au bord des voies de communication des plants épars de maïs difformes dont les propriétés sont évidemment ignorées mais qui peuvent se reproduire et devenir envahissantes.

Dans ce pays c’est un patrimoine mondial, les espèces originales de maïs, qui se trouve puissamment menacé, ceci à l’heure où de très nombreuses espèces végétales sont menacées de disparition du fait d’autres phénomènes non liés aux OGM.

A l’heure également où un déclin mondial des insectes pollinisateurs accroît la menace de disparition des plantes qui ont besoin de pollinisation pour se multiplier.

On pourra penser que le danger de disparition des espèces originales de maïs au Mexique ne serait pas accru par la culture de maïs OGM en France, et ce serait oublier qu’il existe dans notre pays un assez grand nombre de variétés de maïs élaborées localement au fil des décennies.

Ces variétés appartiennent au patrimoine humain et français : elles disparaîtront avec la culture du maïs OGM, et ce phénomène sera identique pour toutes les espèces.

Rappelons ici qu’il se cultive en France, en quelques lieux, d’autres plantes modifiées génétiquement et sur lesquelles on garde un bien grand silence, c’est le cas de peupliers notamment.

Eviter la perte de ce patrimoine est une mission d’utilité générale pour l’ensemble de l’humanité.

Alors que de très nombreux pays pratiquent massivement la culture de plantes modifiées génétiquement, et verront donc leur patrimoine d’espèces vierges de croisement avec des transgéniques s’étioler assez rapidement on pourrait penser que le meilleur des rôles qu’un pays encore assez bien préservé de ces transgéniques pourrait jouer serait de se consacrer à une "conservation dynamique" des variétés mondiales menacées de croisements suspects.

Ce que j’entends par "conservation dynamique" n’est pas un patchwork de parcelles bien étiquetées aux seules fins de préservation, mais une agriculture qui utiliserait là où elles sont les mieux appropriées (choix des biotopes et zones climatiques) des plantes afin de fournir une production commercialisable et auxquelles s’appliqueraient les pratiques de sélection variétale classiques.

Il s’agit donc d’une agriculture d’où la recherche et le progrès ne seraient pas bannis.

Dans quelques années on regrettera peut-être que la France, qui bénéfice encore aujourd’hui d’un virginité OGM suffisante pour permettre un tel processus, n’ait pas pris cette voie, car il y aura probablement un après le "tout OGM".

Cet "après" deviendra une évidente nécessité lorsque, franchissant la portée des discours flatteurs de leurs promoteurs, les OGM auront massivement fait la preuve des nombreux inconvénients qu’ils présentent.

Des inconvénients dont un certain nombre sont aujourd’hui connus mais ne se manifestent pas encore de façon suffisamment intense pour justifier l’abandon de la culture des OGM.


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