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Gazi BORAT 21 juin 2008 11:02

En cette triste affaire, qui effraie quant aux évolutions qu’ellepourrait apporter en fait de jurisprudence dans le Droit Français,ilest une question bien pu posée :

  • Pourquoi continuer à faire cohabiter ces deux voies légales de rupture du lien conjugal,l’annulation et le divorce ?

Je serais partisan pour mapart de la suppression de cette possibilité d’annulation du mariage. Celle-ci n’est pourmoi qu’une survivance du droit religieux, qui servait autrefois de rompre les unions "steriles" en faisant appel aux instances spécialisées de l’Eglise (Le tribunal de la Rote,si mes souvenirs sont bons).

On s’aperçoit que les motifs le plus souvent invoqués sont basés sur des systèmes moraux qui sont loin d’ëtre universels et apparaissent, pour ceux qui se réfèrent à d’autres valeurs, comme réactionnaires, provoquant des remous commeen cette "affaire de Lille".

Supprimons cette possibilité d’annulation du mariage et,du même coup,les tribunes xénophobes qui s’élèveront à chaque jugement concernant des couples "allogènes" pour hurler à"l’instauration de la chaaria"..

Un autre fait est peu souvent évoqué:l’attitude du mari, que l’on assimile à"l’esprit de l’Islam".

L’Islam est une religion bâtie sur un fond culturel patriarcal, à l’instar de ses deux monothéismes concurrents, comme chacun sait. Chacune de ces trois religions n’est pas très favorable à l’épanouissement féminin, c’est le moins que l’on puisse dire.

On fera ainsi remarquer que,pour ce qui concerne le judaïsme, dans l’etat d’Israel, une femme ne peut encore divorcer et que, autorité suprème des Catholiques, l’Eglise n’a rien changé de sa vision de la Femme, corruprice de l’homme et danger social depuis une sombre histoire survenue dans un verger..

Pour être honnête,on reconnaitra toutefois comme une grande avancée le jour où lui fût enfin généreusement octroyé une âme. Pour le reste, le Vatican a reculé sur nombre de ses archaïsmes parceque l’évolution des moeurs l’y forçait mais que, dès que les circonstances politiques redeviennaient favorables et qu’apparaissaient des régimes plus conciliant àson égard comme la parenthèses de "l’Etat Français", celle ci reprenait du poil de la Bête.

Il n’est qu’à voir la série de modification du Droit Civil dites "Loi Barthélémy" sorties en 1941 et qui, entre autres retours en arrière, rendaient le divorce quasi-impossible : pas de recevabilité de la demande dans les trois premières années du mariage, possibilité pour lejuge de surseoir en instaurant des périodes de mise à l’épreuve", etc, etc..

Pour ce qui est de l’Islam en ces questions, il ne se distingue pas des autres sinon par une vitalité de ceux qui l’instrumentalisent politiquement actuellement.

La virginité n’est pas une condition essentiel du mariage musulman puisque peuvent être épousées des veuves ou des femmes répudiées sans que ces unions soient considérées comme des mariages "de second ordre".

Dans ce systèmede valeurs, l’époux aurait très bien pu passer outre ce "point de détail" de la virginité de son épouse, Dieu tenant compte de sa magnanimité en l’ajoutant au compte de ses bonnes actions et lui réservant ainsi de droit l’accès en Son Paradis aux délices que chacun sait, sur lemode :

  • "une virginité de perdue, soixante-dix de retrouvées"

Sachant que, épouser une femme mise au ban de la société pour une raison quelconque en lui offrant la sécurité d’un foyer et d’une union "licite" est considéré commeun un acte pie des plus méritants, l’époux de "l’Affaire de Lille" a manqué ici une occasion dese comporter en "bon croyant" et a préféré son honneur personnel (qu’il a,paradoxe suprème, fragilisé en rendant public la tromperie dont ils’est estimé "victime").

Tout ceci pour dire que, dans la motivation de l’époux, interviennent plus le machisme et des reliquats de culture patriarcale qu’une démarche inspirée par la religion..

Pour ma part, je reste persuadé que le mariage est une institution réactionnaire et qui devrait être supprimée au niveau civil. Après, libre àchacun de semarier selon ses croyances,mais sans faire intervenir la Société toute entière pour rêgler des différends créés par des systèmes de valeurs qui ne relèvent pas de l’universel.

gAZi bORAt


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