Pour aussi brillante qu’elle soit "comparaison n’est pas raison", et en l’occurence elle ne me semble pas pertinente. Car l’Eglise du XVème Siècle était la puissance dominante, peu de rois ou de princes était hors de son emprise temporelle et spirituelle dans "l’Occident Chrétien" entre l’an mil et la chute de Constantinople (ou l’invention de l’imprimerie, au choix).
L’Europe du traité de Rome était d’ailleurs peu ou prou l’Europe Carolingienne, et sa Capitale Bruxelles proche de la capitale de "Carlus Magnus" : Aix. Cette Europe était fondée par des nations qui sortait d’un affrontement nationaliste tellement intense que l’idée même de Nation rappelait l’horreur. Ce n’est pas l’Europe-institution qui rejetait le concept de Nation mais c’est le rejet du concept de Nation qui permit d’édifier cette construction.
La seule comparaison qui vaille reste les Etats-Unis d’Amérique. Au début du XXème Siècle, lorsque Théodore Roosvelt fut élu, le budget fédéral était de l’ordre du pourcent du produit intérieur brut de l’Union. La montée en puissance de l’Etat fédéral a coïncidé avec les deux guerres mondiales et en particulier la Seconde où l’ensemble de la production fut tournée vers l’effort de guerre et piloté depuis Washigton et perdura pour des menaces souvent surestimées pour garantir la pérennité du "Complexe militaro-industriel" issu de l’affrontement mécanisé et industriel terrible du conflit mondial. Le MacCarthisme est une tentative pour l’Etat fédéral d’achever la prise de contrôle de la société dans une trajectoire de type soviétique, tentative reprise par le Bushisme et sa "guerre contre la terreur" qui est un façon de la promouvoir en interne. Si l’Etat fédéral américain est aujourd’hui puissant, il ne l’a pas toujours été, loin s’en faut.
L’Europe est exactement dans le même situation que l’Amérique de la Belle Epoque. Un système fédéral faible et doté d’un budget symbolique. Ce siècle verra sa montée en puissance inéluctable. Les nations qui le composent ne vont pas se dissoudre pas plus que les Etats américains, mais des pans de plus en plus importants de leur pouvoir et au premier chef la fiscalité tomberont dans les compétences fédérales. Ceci adviendra après le prochain conflit d’importance autour du Pétrole lorsque la production va décliner de façon claire et qu’il deviendra évident qu’un pilotage continental est indispensable.
En ce qui concerne les capacités de l’Euro, il me semble que la monnaie unique rempli largement l’office qui lui été assigné : empecher la spéculation monétaire de déliter le tissu industriel du continent. En outre, l’objectif secondaire est en passe d’être atteint, être une monnaie de réserve concurrente du dollar et ainsi pouvoir acheter ses matières premières dans sa monnaie. L’objectif d’assurer le plein emploi sur le continent ne peut être atteint sans ces conditions et l’actuelle fébrilité sur le billet vert semble indiquer que l’objectif est en passe d’être atteint. Le jour ou la Russie vendra son gaz en Euro et l’Iran son pétrole, ce sera la date que vos descendant apprendront en classe comme le jour ou la faible et divisée Europe a mis fin à sa tutelle Atlantique.
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