• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


W.Best fonzibrain 30 juillet 2008 15:23

 

La dernière statistique sur la confiance du consommateur a été délivrée hier. Ô miracle, elle est en hausse.... ! Voilà qui profite directement aux marchés qui rebondissent à l’ unisson, car désormais, on peut en être convaincu, le plus dur est passé. Si ,si, c ’est certain ! La Fed a pris les mesures pour éviter la chute des GSEs , le consommateur reprend confiance, tout va reprendre de plus belle, comme si de rien n’ était ! Puisque le graphique du Consumer Confidence l’ indique........

http://www.market-harmonics.com/free-charts/sentiment/consumer_confidence.htm

 

 

 

 

 

 

 

 

Oui, bon......d’ accord , ce retour de la confiance semble bien timide au regard de la chute. Mais il faut garder l’ espoir. On ne peut guère tomber plus bas ! Quoique.......En y regardant de plus prés, la perte de confiance du consommateur s’ opère , elle aussi , en plusieurs vagues. Vu à l’ échelle historique, avec un peu plus de recul, sur ce graphique arrêté en septembre 07 , on peut clairement distinguer 3 vagues de baisse lors du précédent bear market ,accompagnée de 2 micros rebonds et d’ un rebond majeur, d’ orgueil et de fierté nationale suite au événements du 9-11-2001 . Ne serions nous pas, actuellement , en plein micro rebond n°1 de ce nouveau bear market ?

http://home.aubg.bg/faculty/kpetrov/Sp%202008%20-%20ECO%20403a/Readings/Marc_Faber_071001.pdf

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De plus, à bien y regarder, ce graphique présente une certaine similitude avec les indices US exprimés en Euros , et donne probablement une image plus exacte de l’ environnement économique dans lequel se trouvent les ménages US. De fait, au premier stade de développement de cette crise, les US ont été les plus durement touchés, étant à la fois l’ épicentre et l’ origine de cette débacle. En effet, le ralentissement économique du à l’ implosion de la bulle techno n’ a pu être maitrisé qu’ à travers l’ accélération finale de la bulle du crédit jusqu’ à son implosion, laissant désormais une part grandissante des ménages US sur le carreau , tout en entrainant par ricochet, le secteur bancaire dans sa chute. Vu la position centrale du $ dans les échanges mondiaux , le ralentissement économique a rapidement traversé l’ Atlantique et affecte désormais tant les consommateurs européens qu ’ asiatiques.

Pour pallier à ces revers, les fonds institutionnels se sont massivement redirigés vers les matières premières, accélérant fortement la tendance inflationniste des prix à la consommation déja en place depuis 2001. Le phénomène, d’ ampleur mondiale, ne sera pas facilement maitrisé ,sans une volonté réelle de la part des banques centrales d’ y mettre fin par une forte remontée des taux. Pourtant , une prise de conscience s’ opère peu à peu au plus haut niveau des instances monétaires internationales, mais les banques centrales sont impuissantes , tétanisées par le syndrôme " Zero Ground " d’ un secteur bancaire en plein effondrement.

http://abcnews.go.com/US/wireStory?id=5361409

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Inflation et endettement

 

 

 

 

 

 

 

Et c ’est bien là le dilemne. Sans une forte remontée des taux, l’ inflation continuera à détruire le pouvoir d’ achat de la population mondiale via la hausse des prix. Une forte remontée des taux réduira elle aussi la capacité de crédit et augmentera lecout du service de la dette. Il n’ y a pas de solution miracle. Le système arrive en bout de course , chaque décision faisant son lot de victimes. La dette est là, publique ou privée mais toujours aussi monstrueuse, inégalée dans l’ histoire récente de l’ humanité , qui réclame son lot de sang.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’ inquiétude devient palpable parmi les dirigeants, y compris les officiels de la Fed, comme Richard Fisher , à la tête de la Fed de Dallas , dont je reprends un extrait d’ un discours sur l’ évolution de la dette du système de sécurité sociale US.

http://www.wealthdaily.com/articles/richard-fisher-fed/1334

 

 

 

 

 

" Add together the unfunded liabilities from Medicare and Social Security, and it comes to $99.2 trillion over the infinite horizon. Traditional Medicare composes about 69 percent, the new drug benefit roughly 17 percent and Social Security the remaining 14 percent.

How much would we have to pay if we split the tab ? Again, the math is painful. With a total population of 304 million, from infants to the elderly, the per-person payment to the federal treasury would come to $330,000. This comes to $1.3 million per family of four-over 25 times the average household’s income.

Throughout history, many nations, when confronted by sizable debts they were unable or unwilling to repay, have seized upon an apparently painless solution to this dilemma : monetization. Just have the monetary authority run cash off the printing presses until the debt is repaid, the story goes, then promise to be responsible from that point on and hope your sins will be forgiven by God and Milton Friedman and everyone else.

We know from centuries of evidence in countless economies, from ancient Rome to today’s Zimbabwe, that running the printing press to pay off today’s bills leads to much worse problems later on. The inflation that results from the flood of money into the economy turns out to be far worse than the fiscal pain those countries hoped to avoid. "

 

 

 

 

 

 

Rien n’ y fera. L’ énorme majorité des pays industrialisés, émergents ou sous développés sont pris dans les filets d’ un endettement mondial qui est appelé à se réduire drastiquement, à travers la disparition pure et simple des formes les plus spéculatives de papier monnaie ainsi que la réduction de l’ effet levier. Le mécanisme est en marche et rien ne l’ arrêtera.

http://www.financialsense.com/index.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hypertrophie financière

 

 

 

 

 

 

 

Cette crise n’ a rien de comparable avec les crises précédentes. Il ne s’ agit pas de l’ éclatement d’ une bulle liée à une surcapacité de production industrielle ou technologique , mais de l’ éclatement d’ une surproduction mondiale de dettes et de crédits papier y afférant, créés , saucissonnés et présentés sous un emballage particulièrement séduisant pour être revendus à des investisseurs mondiaux bien trop crédules , qui paient trés cher le prix de cette naïveté. Ceci provoque une réaction en chaine qui , au départ d’ une crise subprime affecte maintenant toute la panoplie des formes de crédit, de la consommation via les cartes de crédit, au corporate à travers les faillites à venir du retail , des LBO un peu trop risqués mis en péril par la chute des résultats et l’ implosion des monolines , sans parler des CDS ( en bleu ) , dont on mesure mieux l’ effet de taille via le graphique ci dessous, face aux autres bulles déja implosées......

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alors que dans les années 60 à 80 la part des services manufacturiers aux US représentaient plus de 20 à 25% du PIB , ceux ci n’ ont cessé de régresser , délocalisation oblige, pour ne plus représenter qu’ environ 10% , tandis qu’ en parallèle, les services financiers voyaient leur part progresser au delà des 20 % en 2006-2007. Plus de production , du service, uniquement du service , grace auquel on crée de l’ argent avec de l’ argent, en réduisant au maximum le rôle de création de richesses des entreprises classiques. En d’ autres termes, une partie des économies occidentales , US en tête, sont atteintes d’ une forme d’ hypertrophie financière maligne , forme de cancer qui, sans intervention urgente, peut tuer le patient.

Sa capacité de régénération n’ a cessé de diminuer au fil de la montée en puissance des services financiers et de la désindustrialisation du pays. Rien n’ illustre mieux le phénomène que les prochains graphiques. Durant les années 50-60 , époque de la prospérité économique, chaque $ emprunté permettait via l’ industrialisation et en corollaire la hausse de l’ emploi, offrait un return croissant , du fait d’ une redistribution de la richesse crée et d’ une consommation saine , en hausse sans aggravation de l’ endettement des ménages via le crédit facile.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce n ’est plus le cas depuis les années 80 où le cycle de l’ endettement et du crédit facile a réduit le return sur chaque $ emprunté à sa portion congrue. La prochaine étape, le zéro absolu, fera entrer les US dans ce que je qualifierai de " cycle Zimbabwe " , celui d’ une création ad infinitum d’ argent papier sans plus aucune valeur dés sa sortie d’ imprimerie, quel qu’ en soit le montant affiché. Mais de part leur position mondiale , les US n’ atteindront jamais ce stade du cycle. D’ autres événements dont j’ ignore la teneur, viendront modifier le cours de l’ histoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

Une récession qui tourne en dépression

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce qui est certain, par contre, c ’est que l’ inefficacité des mesures prises par les banques centrales seront à la base d’ une dépression mondiale à partir de 2010. Déla, le FMI déclare qu’ il ne voit ni la lumière, ni le bout du tunnel pour cette crise du crédit

http://www.abc.net.au/news/stories/2008/07/29/2317236.htm

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le caractère systémique de cette dépression aura également d’ autres conséquences sur l’ ordre mondial tel qu’ il a été défini aprés la 2ème guerre mondiale. Au fil de cette dépression émergera une prise de conscience que le modèle " US centric " actuel, basé sur la prééminence du $ et la globalisation du commerce a perdu tout ou partie de son efficacité. Faut-il rappeler que le nouvel échec de l’ OMC à Genève, aprés celui de Doha , ne fait que confirmer l’ impasse actuelle, issue d’ un total déséquilibre entre zones de forte productions, zones de forte consommation et les effarantes distorsions introduites par un jeu de subventions plus ou moins masquées, notamment agricoles , censées rééquilibrer l’ ensemble ?

Qui, pour l’ instant, dans cette euphorie de la globalisation, a noté les effets pervers introduits par la récente inflation des matières premières agricoles ? Cette fois, les barrières protectionnistes s’ élèvent non pas à l’ importation, mais à l’ exportation , ce qui est nettement plus grave. Durant ce premier semestre 2008, la Thailande et le Vietnam ont adopté des mesures de restriction à l’ exportation du riz. Ces pays occupent la 1ère et la 2ème place en tant qu’ exportateurs mondiaux. La Russie vient d’ adopter également des mesures de restriction à l ’exportation dans sa filière du bois. L’ Inde, l’ Argentine, le Cambodge ou l’ Ukraine ont également adopté des mesures restrictives sur d’ autres produits agricoles. Exit la globalisation sous son visage actuel. L’ équilibre des systèmes économiques et commerciaux est à revoir.

 

 

 

http://www.atimes.com/atimes/Asian_Economy/JG25Dk01.html

 

Ce n ’est que face à l’ échec patent des mesures actuelles , et en plein coeur de la dépression que les autorités politiques et monétaires mondiales adopteront enfin un train de mesures adaptées à la gravité de la situation.

Entretemps, la pyramide des crédits est destinée à se résorber, de gré ou de force , via le réglement ou l’ annulation pure et simple d’ une bonne part de l’ endettement mondial. Au cours de cette phase, l’ hégémonie du $ sera sérieusement remise en question , et il est probable qu’ apparaisse une période de transition à la recherche d’ un équilibre nouveau ; phase de cohabitation entre $ , Euro et une devise asiatique qui feront jeu égal dans le réglement des échanges internationaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Suite à cette dépression, , probablement au delà de 2015-2020 , un équilibre nouveau sera rétabli entre production, main d’ oeuvre, commerce et services financiers permettant l’ émergence d’ une nouvelle ère de prospérité , un ordre nouveau financièrement assaini et probablement doté d’ un certain nombre de barrières protectionnistes ainsi que de lois de régulation des marchés destinées à préparer les nouvelles bases de la globalisation.

Durant et aprés cette phase, de nouvelles technologies devraient apparaitre, réduisant la dépendance mondiale aux hydrocarbures, malgré le besoin croissant en énergie et en ressources naturelles.

Mais nous n’ en sommes hélas, qu’ au début de cette phase de réajustement. Celui ci sera long, pénible et je préfèrerais nettement pouvoir proposer une vision plus optimiste pour les 2 ou 3 prochaines années. Mais malgré tous mes efforts, malgré le soleil et même en chaussant des lunettes teintées de rose, je ne peux m’ empêcher d’ additionner les éléments négatifs, qui s’ accumulent comme de gros nuages juste avant la tempête. Libre à chacun d’ en tirer ses propres conclusions , en son âme et conscience. Ceci n ’est , aprés tout, qu’ une projection qui peut soit s’ invalider, soit pire, s’ avérer trop optimiste..






Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès