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Candide Candide 30 août 2008 09:09
D’abord merci à tous ceux qui ont pris la peine de me lire et de commenter cet article.
 
Je souhaite ici faire une réponse aux questions qui me sont posées et plus généralement faire la synthèse de mes propos.
 
- Le RSA ne s’adresse aujourd’hui qu’aux « bénéficiaires » des minimas sociaux, RMI, API…et dans 34 départements. Il sera généralisé aux travailleurs pauvres, ceux qui gagnent en travaillant le rmi, voire moins, en 2009. On ne sait pas encore quand exactement. On ne sait pas non plus l’impact réel obtenu dans les départements qui l’expérimentent, car on n’a toujours pas mis en place d’indicateur fiable (qui a vraiment retrouvé un travail ? quel est l’effet d’aubaine ? que deviennent les travailleurs clandestins ? et surtout combien de boulots et à quel salaire ont été crées grâce et uniquement grâce au RSA ?). On ne sait pas non plus quel sera le plafond de ressources au-delà duquel on sortira du dispositif (à part l’indication gouvernementale du smic à mi temps soit 500€). Comme on le voit, le gouvernement et ses technocrates sont une fois de plus dans le flou et l’effet d’annonce.
- Quelle est la portée de cette Loi dite sociale ? Effectivement et de prime abord vouloir remettre au travail les gens qui en sont privés pour quelque raison que ce soit, est une bonne idée. Les braves gens seront contents. Sauf que contrairement à une tendance bien « franco- énarchique » on ne décrète pas le travail par une Loi. Le travail est le résultat de l’activité d’une entreprise et de sa pérennité. Sans création de véritables tissus industriels, de véritables pôles de compétitivité, de grands travaux, de vraies PME (pas les sociétés à personnel unique, le créateur, comme c’est la majorité des créations aujourd’hui par des chômeurs et des rmistes), on ne créera pas d’emploi. On attend du bâtiment et des Cafés hôtels restaurant qu’ils assurent le gros de l’embauche des petits boulots, des RSAistes. Sauf que ce sont précisément les deux secteurs qui sombrent le plus vite. Le bâtiment à cause de la crise immobilière qui s’amplifie en France (-34% de mises en chantier au dernier trimestre, raréfaction des crédits bancaires) et les CHR qui sont le premier secteur à déposer leur bilan (crise de la consommation, interdiction de fumer).
- Dans mon article je chiffre à 100.000 le nombre maximum de boulots crées chez les rmistes grâce au RSA. C’est, je l’admets, mon évaluation car il en faut bien une. Et je suis persuadé d’être encore au dessus de la réalité. Les grandes entreprises (CAC 40, SBF 250) ne créent plus d’emploi en France, les grosses PME (+ de 250 salariés) sont rares contrairement à l’Allemagne, l’innovation fout le camp avec nos cerveaux vers des cieux moins taxés, ainsi que les capitaux (TEPA ou pas). Christine Lagarde est toute fière d’annoncer moins de 40.000 emplois (en 2006. A quel prix et quelles subventions ça elle ne le dit pas) grâce aux investissements étrangers en France. La belle affaire dans un pays qui compte 7.5 million de pauvres.
- La taxe supplémentaire sur le petit capital rapportera bien 1.5Milliard d’euros en année pleine. Le dispositif RSA coûtera d’après le gouvernement 13 Milliards d’euros. J’aimerais bien que l’on m’explique combien d’emplois nouveaux seront effectivement crées, je dis bien nouveaux. Pas les travaux au noir, les clandestins, les archi-précaires, les effets d’aubaine (comme avec les heures sup). L’Anpe nous dit officiellement que la grande majorité des emplois proposés actuellement sont des « missions » de un mois maximum, en CDD et au smic.
- 15000€ en 1999, c’était un salaire en fin de carrière bien évidemment. Compte tenu des impôts, des crédits immobiliers et de dix ans de galère il ne peut plus rien rester au bout de dix ans.
 
En conclusion mon article voulait mettre l’accent sur le fait que le RSA pour social qu’il paraisse ne résoudra pas le problème de la pauvreté et de la précarité dans ce pays. C’est une loi technocratique de plus qui n’aborde pas le problème structurel et réel de notre économie. Et qui évite soigneusement de toucher à la dépense publique pharaonique (voir à ce sujet le numéro de Capital de Juillet 2008). C’est une loi qui crée une taxe supplémentaire qui ne profitera que partiellement aux « bénéficiaires » et dont le solde sera reversé, comme d’habitude, au budget général.
Mais comme il ne faut pas se contenter de critiquer, il faut faire des propositions :
Et si on remettait à plat le système ? Je ne suis pas révolutionnaire, je n’ai pas d’appartenance politique autre que celle du bon sens. Si avant de créer toujours de nouvelles taxes on commençait par regarder les dépenses inutiles, on sanctionnait vraiment les magouilles financières, on abrogeait les lois obsolètes ou redondantes, si nos gouvernants se contentaient d’un train de vie « normal » comme en Suède par exemple ? Nos caisses sont vides, nos arrières petits enfants sont déjà endettés jusqu’au cou, et on n’a pas commencé le plus petit début de diminution de la dette. C’est à nos politiques de montrer l’exemple en commençant par eux-mêmes.
Mais tout ceci fera l’objet d’un autre article.
Cordialement.

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