Bonjour,
Le Kremlin a, de fait, défendu avec succès ses intérêts dans le Caucase et obtenu une victoire militaire, c’est-à-dire territoriale, sur son adversaire. Pourtant, il est largement perdant sur le plan de la communication et de l’image.
Entièrement d’accord, les autorités Russes ont un déficit d’image qui est flagrant. Et bien que Vladimir Poutine ne soit plus Président, tout le monde y a vu sa main et parlé de lui au regard de la réaction Russe, certains même le soupçonnant d’avoir provoqué la guerre (alors que cette dernière menaçait depuis tout de même plus d’une décennie). On a beau parler du contrôle des médias à la soviétique, je trouve celui des occidentaux plus performant et abouti.
Inversement, la Géorgie a subi, certes, de considérables pertes civiles et matérielles, perdu à long terme (on peut le supposer) deux provinces autonomes, mais elle a gagné la bataille de la communication, dont on peut supputer qu’il ne s’agissait que de l’un des premiers épisodes.
Vous avez des chiffres sur les pertes civiles Géorgiennes ? Moi rien à ce jour. De même que nous n’avons pas encore réellement dénombré le nombre de victimes d’Alanie (Ossétie si vous préférez) comme d’Abkhazie. D’ailleurs comme vous le dites, la Géorgie a bénéficié d’un appel d’air communicationnel des réseaux occidentaux, ce qui lui a permis de faire passer un peu tout et n’importe quoi sur nos ondes (plus souvent ce dernier cas que le premier par ailleurs mais bon, ne soyons pas naïfs, c’est la guerre y compris sur le terrain de l’information).
Pour le reste, il était dans l’intérêt de la Russie effectivement de bénéficier du glacis Abkhaze pour protéger la région autour de Sotchi (le Kraï de Krasnodar pour être exact) mais pas dans son intérêt immédiat de provoquer une guerre pour la Russie. L’effort des autorités Russes étaient concentré sur la pérennisation civile de la bonne santé économique, notamment avec les incitations démographiques et sociales ; Poutine avait justement cédé la place à un homme du secteur civil moins proche des forces de l’ordre (siloviki) et réputé pour ses penchants sociaux. Si les Russes se doutaient que ça pouvait dégénérer dans le coin, j’ai peine à croire qu’ils aient souhaité un seul moment que cela se fasse en cette période de consolidation économique. La Russie avait moins à gagner avec la destabilisation de la zone que de conserver le statu quo, d’ailleurs on l’a senti un peu embarrassée avec les demandes de reconnaissance d’indépendance de ces deux nouvelles entités caucasiennes, demande acceptée et ayant entraîné une réticence internationale (ce dont elle se doutait).
De plus pour évoquer rapidement la Chine, cette dernière est devenue le principal atelier du monde occidental comme son principal créancier (pour les Américains notamment). En outre on a senti en France par exemple que la critique s’arrêtait à la façade et qu’aller plus loin dans les menaces risquait d’être éminemment contre-productif pour notre propre économie. D’ailleurs, tout le monde a salué la réussite des J.O. de Pékin au moment même où les Etats-Unis donnent l’impression d’un Etat cacochyme et financièrement à bout de souffle.
Cordialement
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