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Christophe Christophe 5 septembre 2008 22:18

Il faut rappeler que l’UCK n’a pas été créée après l’intervention de l’OTAN, ce groupuscule d’origine albanaise faisait déjà régner la terreur auprès des serbes avant même que la Serbie ne réagisse.

L’UCK est un groupuscule terroriste au même titre que l’ETA militaire. C’est une Armée de libération du Kosovo, son nom n’est pas serbe mais albanais. Selon Marie-Françoise Alain, l’UCK est, à son origine, un regroupement d’étudiants anti-serbes qui s’est construit dans les années 1980 par des ultranationalistes, des maoïstes et des léninistes inspirés par le dictateur albanais Enver Hoxha.
Ce groupuscule fût vraiment connu internationalement en 1996 en revendiquant une série d’attentats à la bombe dont un contre un camp de réfugiés serbes en Bosnie ainsi que contre des postes de police. l’UCK faisait déjà fuir les serbes kosovars en utilisant la terreur, le meurtre, les enlèvements, ... comme en témoigne le massacre de civils serbes en 1995 dans la Krajina.

Le groupe armé avait quelques dirigeants de choix, certains ayant été formés par les commandos spéciaux des services de renseignement militaire allemand, ainsi que d’autres venant des services secrets albanais.

Leurs financements sont surtout issus des trafics de drogue, cette information étant confirmé tant par l’Observatoire Géopolitique des Drogues (OGD) et Europol (au début des années 1990, les régions de l’ex yougoslavie passent devant le Liban et la Turquie dans le marché de la cocaïne) et permettent d’acquerrir les armes pour la résistance.

Mais cela est un détail pour justifier l’intervention de l’OTAN. Reprenons ce qui c’est passé lors de la négociation de Rambouillet.

Quand, en 1998, la guerre éclate entre l’armée régulière serbe et l’UCK, les Etats-Unis veulent jouer un rôle majeur ; rappelons que la Serbie est un soutien traditionnel de la Russie. Dès l’été 1998, Richard Holbrooke et Roger Hill exigent du président serbe un réglement par la négociation. Des négociations ont eu lieu entre le représentant kosovar albanais (Rugova) élu en 1998 et le gouvernement serbe. Il n’ont pas trouvé d’accord principalement à cause de la position de l’UCK qui ne voulait pas cesser ses actions armées et de terreur à l’encontre des serbes.

Entre Rugova et Demaci (représentant de l’UCK) il n’y avait pas de divergence sur le but, l’indépendance, mais il y avait divergence sur les moyens, le premier défendant la position diplomatique, le second, la violence.

Durant cette période, Hill conçut une proposition de sortie de conflit en dix points. Les points principaux sont une autonomie substancielle du Kosovo en lui donnant toutes les attributions d’un état et la présence d’une force internationale sous l’égide de l’OTAN pour s’assurer de la bonne application de cet accord.

C’est après le masacre de Raçak qu’un Groupe de Contact (USA, Angleterre, Allemagne, France, Italie et Russie) demandèrent aux représentants albanais et serbes de se rencontrer pour trouver une solution politique. La différence est dans l’annonce, puisque la Serbie fût menacée d’intervention des forces de l’OTAN mais pas les représentants albanais de l’UCK. Bien des observateurs, principalement aux USA, pensaient que la Serbie ne pourrait accepter le statut d’autonomie avancée du Kosovo, sachant qu’un refus à la signature de la proposition Hill conduirait à une intervention de l’OTAN.

Ce qui étonnât la communauté internationale est que la Serbie accepta les conditions politiques alors que les représentants albanais rejetaient la proposition en bloc. La Serbie fît sans doute une erreur. Elle mît une objection sur le volet militaire, souhaitant voire une force d’interposition de l’OTAN remplaçait par une force internationale ne dépendant pas de l’OTAN. C’était une position qui, d’un point de vue international est tout à fait admissible et aurait pu trouvé une solution de compromis. Mais les USA ne l’entendait pas de cette oreille.

Les USA envoyèrent Albright à Rambouillet qui se substitua aux ministres européens qui menaient la négociation jusqu’alors. Albright ne parvint pas à faire infléchir les représentants albanais, principalement l’UCK. C’est alors que des discussions unilatérales entre les USA et l’UCK eurent lieu. Quatre points en sortir : accélération des élections pour que les albanais puissent prendre très vite le pouvoir au Kosovo, le désarmement des forces en présence ne concernerait pas l’UCK ne possédant que des armes individuelles, la réinsertion de la présence des forces de l’OTAN et la garantie, au bout de trois ans, d’une indépendance selon les conditions régionales et internationales. Ainsi, l’UCK signa et le projet d’accord fût présenté aux représentants serbes qui ne pouvaient plus accepter, ni le volet politique, ni le volet militaire, principalement un point faisant référence qu’en cas de litige, les parties ne pourraient faire appel qu’à l’OTAN, et à elle seule.

C’est ainsi que l’on créée une guerre quelqu’en soit le prix, quitte à abonder dans le sens d’un groupuscule terroriste, spécialiste du traffic en tout genre, pourvu que le Kosovo puisse recevoir une base militaire de l’OTAN.

Vous parlez de crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Mais losque nous faisons tout pour qu’une guerre soit, nous ne portons aucune responsabilité ?

Je pense que l’auteur de l’ouvrage dont vous parlez soulève un peu le voile, mais il faut reconnaître qu’elle puisse avoir quelques regrets d’avoir marché à plein dans une telle démarche pendant un temps.


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