Mais la télévision n’est-elle pas une forme de sécrétion des moeurs, mentalités, attentes et dérives de notre société en mutation ?
Imputer une recrudescence de violence aux seuls programmes de télévisuels, c’est éluder cette question, et donc toutes celles qui se poseraient derrière. Cela revient à considérer la télévision comme un "être" autonome et responsable. La violence présentée sur le petit écran devenant la cause d’une violence réelle, on en oublierait de se demander de quoi elle est le symptôme, l’indicateur. Et c’est bien commode : on peut ainsi disserter sur les liens de cause à effet entre image et psyché des jeunes âmes et se donner ainsi l’impression de s’intéresser au pb de "la violence chez les jeunes" en faisant l’effort de ce débat. On blamera la nature des programmes, et l’on pourra même avoir le sentiment que la question se résoudrait en exerçant des contrôles plus stricts ou en limitant l’accès à l’image pour les enfants, etc. Mais on ne fera que masquer un des symptomes d’un mal plus profond : la perte du sens de nos valeurs fondamentales...
Percevoir un danger. Désigner un bouc émissaire. Taper dessus pour se rassurer. Ne pas sonder ses propres responsabilités, ignorer la violence que l’on peut porter en soi. Se donner ainsi bonne conscience . Eviter de soulever les vraies questions, plus gênantes. Croire que l’on a résolu un pb en légiférant sur un de ses symptomes. Etre satisfait de son oeuvre. Voir alors que le pb ressort sous une autre forme, ou peut-être la même. Recommencer.
Jusqu’à quand ?
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