Je ne vais pas réagir sur ce que vous évoquez des extrapolations faites à partir des chimpanzés.
On fait dire tout ce qu’on veut au règne animal et même à partir des chimpanzés, qu’il s’agisse de démontrer que l’homosexualité est un régulateur des tensions sociales entre une majorité de primates ou à l’inverse qu’il s’agisse d’illustrer une thèse néo-darwinienne... Et du reste, je me demande ce en quoi les exemples tirés de la nature devrait nous guider en quoi que ce soit dans l’élaboration d’une société humaine prônant des valeurs humanistes et républicaines.
Notre but est-il de nous coller à ce que la science (certains scientifiques plutôt) nous commanderait comme par le passé (et encore maintenant) la religion entendait le faire ? L’homme s’est émancipé des contingences naturelles, qu’on le regrette ou non, que cela nous amène à la catastrophe ou pas, c’est un fait indéniable que l’humanité n’a plus rien à voir avec aucune espèce animale régie par ses seuls comportements dit "naturels".
Libre à vous de chercher à renouer avec une hypothétique conduite naturelle, pour ma part, je reste civilisé et désireux de voir cette civilisation progresser vers plus de respect et de tolérance.
Et tant pis si cela ne cadre pas avec les fantasmes néo-darwiniens. ..
Par contre, je vais réagir sur votre assertion concernant le fait que nous soyons déterminés par notre sexe.
Vous entendez sûrement par là le sexe que l’on nous attribue à la naissance ?
Car chacun sait qu’il s’agit d’une attribution arbitraire dont font les frais les nombreux intersexués (dont ceux qu’on appelle hermaphrodites, mais pas que, loin de là...). Chacun sait aussi que le schémas couramment admis du XX/XY ne correspond pas à la réalité constatée de génotypes atypiques peu rares (X seuls, XXY, etc.). Personne n’ignore non plus que des "anomalies" hormonales conduisent à des inversions entre le génotype et la réalité anatomique constatée, chez le foetus comme chez l’être humain.
C’est vrai que peu admettent encore le poids de l’apprentissage dans l’acquisition des caractères liés au genre et sensés correspondre au sexe d’attribution. Aussi peu nombreux sont ceux qui admettent que sur ce sujet, autant que pour le sexe, on assiste à un continuum de sensibilités allant du féminin au masculin et ne correspondant pas toujours au sexe d’attribution.
Vous faites apparemment partie de ces derniers qui ne seraient pas plus prêts à admettre qu’on ne naît pas homme mais qu’on le devient, au même titre que Simone de Bauvoir faisait le constat qu’on ne naissait pas femme mais qu’on le devenait, sous le poids de l’apprentissage culturel inculqué dès la naissance.
Pour revenir à ce que vous évoquiez, quel poids accordé à ce déterminisme lié au sexe (anatomique) quand on constate le nombre de paramètres et de variables qu’il faut prendre en compte, biologiques ou culturelles ?
A moins d’accepter qu’une généralité doive faire force de loi pour toute l’humanité. Tiens, cela me rappelle les intégristes religieux qui sont persuadés d’oeuvrer pour le bien en voulant imposer leur vérité sensée être universelle à toute l’humanité...
En conséquence de quoi et afin de répondre à votre dernière phrase, il ne s’agit donc, pas tant de nier les différences, que de clamer haut et fort que la société humaine ne saurait se borner à une définition binaire à laquelle chacun devrait s’astreindre selon son sexe d’attribution. Encore moins sous le prétexte d’un héritage animal auquel nous serions obligés de nous conformer...
Enfin, je ne peux que nous féliciter d’être d’accord tous les deux sur le fait que ce débat était nul.
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