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ARCHER 15 septembre 2008 04:38

(Tiens : je n’ai jamais pensé à moinsser ou plusser dans la case prévue !!!)
 
Les femmes font moins d’enfants (elles meurent moins souvent et moins vite, il y a moins de décès parmi les enfants, on vit plus longtemps dans nos pays industrialisés et urbanisés de longue date - d’où le déclin des naissances. 

Ce qui demeure contesté, fondamentalement, ce n’est pas le féminisme, mais la place et la légitimité de la femme dans le monde du travail alors qu’elle n’a dans les faits pas d’autre choix que de travailler, compte tenu des contraintes financières (les familles ne mettent plus les enfants au travail dès 5 ou six ans, comme cela se faisait dans les sociétés rurales et il faut payer pendant longtemps pour qu’ils fassent des études ou se forment) et compte tenu de la valeur supérieure accordée au travail rémunéré, sans compter le fait que les enfants vont à l’école à partir de la maternelle, ce qui fait de la femme au foyer un projet de vie un peu limité (si les parents ont 2 enfants, et qu’à 5 ans, ils sont à l’école : que fait la mère par la suite ? 

L’exigence de partage des tâches fifity-fifty est une nécessité absolue, pour toutes sortes de raisons en plus d’être un facteur déterminant de l’équilibre du couple et de la famille. 

GARDE PARTAGÉE
La majorité écrasante des hommes qui n’obtiennent pas la garde des enfants (au sein de la petite minorité qui la réclament) n’obtiennent généralement pas la garde parce qu’ils n’ont pas pu fournir les preuves de ce partage des tâches et de leur investissement dans la famille. Beaucoup avancent que c’est à cause de leur travail qu’ils n’ont pas pu faire cet investissement, mais cet argument ne suffit pas comme preuve si le temps consacré au travail par le conjoint est resté le même entre le moment où il était encore célibataire et sans enfant et le moment où il est devenu parent. Pour dire les choses plus clairement, comme la société accorde une valeur au travail rémunéré à l’extérieur du foyer, le travail demeure un rôle social évident pour l’homme individuellement, qu’il soit père ou célibataire et sans enfant, il est souhaité par lui et désirable parce que rémunéré, et rémunéré parce que valorisé. Le travail ne devient pas un sacrifice que l’homme fait pour la famille une fois qu’il est devenu père. Si les hommes voyaient les choses ainsi, ils seraient plus nombreux à se battre pour limiter le nombre d’heures qu’ils passent au travail. 
 
Les juges, dans les dossiers de garde, se fondent avant tout sur la preuve :qui a accompagné l’enfant à la garderie ou à l’école, chez le médecin, qui fait les repas, qui apporte les autres soins à l’enfant, qui fait faire les devoirs, qui structure ses horaires pour s’occuper d’eux, etc. 

Et comme dans toutes les autres causes, il y a des témoins à charge ou à décharge.

Il y a certainement des erreurs judiciaires, et c’est déplorable et tragique pour les invididus concernés, mais pas plus que dans les autres domaines de la justice, et très probablement moins. 

Par ailleurs, dans un discours qui domine encore, la femme est censée avoir une capacité "naturelle" à donner des soins aux enfants et aux autres et à se sacrifier. Pourquoi se plaindre constamment des avocates et des féministes alors que c’est une croyance assez répandue surtout du côté masculin (puisque cela joue le rôle d’explication complète et de justification des écarts dans la répartition des postes, des sièges de députés, des postes de direction et des écarts salariaux) ?

Revenons à la garde partagée. On voit mal, quand on sait à quel point il est dur de s’occuper d’enfants en bas âge et de travailler en même temps pourquoi les femmes travailleuses s’acharneraient à vouloir conserver à tout prix la garde exclusive des enfants contre un conjoint qui se serait bien occupé d’eux depuis la naissance. 

On laisse systématiquement dans l’ombre la question de l’investissement parental avant la rupture, c’est tout de même un sacré problème. 

Bref, rien ne prouve que les femmes qui refusent la garde partagée sont féministes, pas plus qu’il n’a été prouvé que les avocates ou les juges à la famille sont forcément influencées par le féminisme parce que femmes et qu’elles ne se déterminent pas essentiellement, comme tous les autres juristes, en fonction des précédents et d’un certain degré de consensus fondé sur l’observation de la vie de tous les jours. 

Il est peu probable que les mères qui travaillent et ont été réellement épaulées par le père soient nombreuses à pouvoir et à vouloir se passer de cette aide et désirer soudain tout assumer tous les jours à la suite d’une rupture. 

Enfin, les groupes de défense des pères, genre Fathers 4 Justice, en plus d’avoir débité un peu trop de mensonges, en plus de possèdent très souvent une idéologie qu penche plutôt vers celle des identitaire. Ça fait un peu beaucoup. 


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