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daryn daryn 23 septembre 2008 19:08

Le bonus-malus a ce gros avantage d’être en principe un système incitatif autofinancé, et non une taxe, ce qui le rend plus facile à vendre à l’opinion. Dans ce contexte Eric Woerth est effectivement politiquement très incorrect. 

L’impact effectif du bonus-malus dans le cas de l’automobile reste à apprécier dans la durée. Tout d’abord, il y a eu beaucoup d’achats par anticipation avant la mise en place du malus (ecologie.caradisiac.com/Bonus-Malus-les-ventes-de-gros-vehicules-etrangers-ont-connu-une-hausse-en-decembre-2007-297). Ensuite, les montants ont été mal estimés et le système est largement déficitaire sur le premier semestre 2008, entre 135 et 200 M€ quand même, ce qui pour probablement environ 1M de véhicules vendus revient à une subvention moyenne par les contribuables de 135 à 200€ par acheteur, qu’il faudra bien trouver ailleurs. On peut se demander si les résultats annoncés par JL Borloo auraient été aussi spectaculaires avec un système équilibré. 

Pour mettre en place un système de bonus-malus, il faut avoir un indicateur sur lequel s’appuyer. Pour l’automobile, on a pris le taux de CO2 émis. Pour d’autres appareils consommateurs d’énergie, on peut prendre en compte leur consommation mais cela peut poser plus directement le problème de l’usage qui en est fait (une famille nombreuse a besoin d’un plus gros réfrigérateur, d’un plus gros chauffe-eau, d’un plus gros four, etc. qu’un célibataire — de même d’ailleurs qu’elle peut avoir besoin d’un monospace plutôt que d’une 104...). Un peu délicat à mettre en oeuvre...

Si on passe aux produits jetables, il devient très difficile de mettre en place un bonus-malus par catégorie de produits. Va-t-on subventionner les briquets rechargeables par les briquets jetables ? Les rasoirs électriques par les rasoirs jetables ? La vaisselle en porcelaine par la vaisselle en plastique ? Les journaux en ligne par les journaux papier ? Difficile à croire.

Une taxe sur les produits jetables aura du mal à être autre chose qu’une taxe, donc impopulaire, ce qui explique la reculade actuelle du gouvernement sur ce qui représentait pourtant une promesse de campagne. La confusion est sans doute entretenue un peu à dessein, pour essayer de tirer au maximum parti d’un mécanisme plutôt bien accueilli afin de préparer les esprits à des mesures impopulaires à venir. 






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