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Vincent Perrier-Trudov Vincent Perrier-Trudov 2 octobre 2008 13:54

@ l’auteur,

Vous êtes complètement à côté de la plaque dans votre analyse de la crise.

La crise est, avant tout, une crise de confiance. Le crédit crunch que l’on observe, les dépréciations massives des banques, et par conséquent leur incapacité à financer leurs besoins de trésorerie à court terme viennent non pas des subprimes elles-mêmes, mais de l’impossibilité pour les établissements bancaires de savoir où sont planqués les "actifs toxiques".

Ce qui fait la crise, ce n’est pas le fait d’avoir fait du crédit à des personnes dont on savait dès le départ qu’elles auraient du mal à rembourser, mais le fait que l’on a :

1) totalement décorrélé la raison de l’accord pour octroyer le crédit et l’actif adossé à ce crédit : les établissements de crédit permettaient aux gens d’emprunter non pas parce qu’ils pensaient pouvoir gagner de l’argent grâce aux intérêts, mais parce qu’ils voulaient transformer ce crédit en un titre échangeable. Ils octroyaient un crédit pour vendre la créance immédiatement à quelqu’un d’autre. En gros, on crée une "patate chaude", et on la refile direct à son voisin, en encaissant une commission.

2) totalement décorrélé les hypothèses sous-jacentes de l’absence de risque, et la notation de ce risque. Les CDO étaient notées AAA, parce que les établissements de crédits étaient sûrs et certains de retrouver leurs billes, même si les emprunteurs étaient défaillants. Et ces établissements étaient sûrs de retrouver leurs billes parce que le marché de l’immobilier était haussier. La notation des CDO ne prenait en aucun cas compte du risque d’un retournement du marché immobilier. Et lorsque le marché immobilier s’est retourné...

Inutile de dire que les Etats ne sont pour strictement rien dans ces dérives. Vos chiffres - quand bien même ils seraient fondés - ne tiennent absolument pas compte des mécanismes déclencheurs de cette crise.

C’est le secteur bancaire et financier qui est INTEGRALEMENT responsable de cette débâcle.

Mais les conséquences sont particulièrement instructives.

Il est évident que les conséquences d’une faillite en cascade des banques auraient des effets beaucoup plus désastreux et onéreux que de les recapitaliser avec des fonds publics - l’argent du contribuable.

A partir du moment où une activité économique est tellement stratégique qu’en cas de défaillance, celle-ci doive impérativement être soutenue par l’Etat, elle rentre de facto dans la sphère des biens publics. Il est donc normal et justifié que l’Etat prenne le contrôle de ce secteur.

Il n’est pas forcément nécessaire de nationaliser les banques à 100%, mais on peut très bien envisager une prise de participation dans tous les établissements bancaires à hauteur de 30%, afin d’avoir un droit de regard et une minorité de blocage sur les décisions stratégiques des banques. Quitte à ce que ce soit l’Union Européenne en tant qu’institution qui prenne ces participations.


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