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frédéric lyon 3 octobre 2008 03:55

Je ne veux pas entrer dans une polémique mais seulement apporter un témoignage.

J’ai un frère qui habite dans la banlieue lyonnaise, il est professeur à l’université et directeur de recherche au CNRS, Bac + 7 ou 8, et il a deux enfants en age scolaire (une fille et un garçon) de son second mariage, après avoir eu deux enfants de son premier mariage qui ont terminé leurs études.

Il a fait de très brillantes études et il est reconnu dans sa spécialité scientifique comme un excellent chercheur et un excellent professeur.

Il a reçu de nombreuses propositions alléchantes d’universités canadiennes et américaines pour financer ses recherches et pour enseigner, ainsi que des propositions d’emploi très intéressantes de la part de grands groupes internationaux privés.

Des propositions qu’il a toujours refusé, car il voulait rester en France et travailler pour le secteur public.

Il est athé pur sucre et a toujours voté socialiste (et parfois pour les verts). Tous ses enfants ont été scolarisés dans l’enseignement public.

L’année dernière il a constaté des problèmes de comportements chez ses deux derniers enfants et il a pu déterminer que ces problèmes provenaient de l’école où ils étaient scolarisés, vols, rackets, menaces à connotations sexuelles à l’encontre de sa fille (qui a 10 ans), violences contre son fils (qui a 8 ans), mauvaise ambiance générale. Car ses enfants ne sont bien sûr pas les seuls enfants à être les victimes de cette situation.

Il s’en est ouvert auprès du chef d’établissement, qui a refusé de s’occuper du problème, prétextant que tout n’était pas aussi noir que mon frère le disait et que son établissement n’était pas dans une mauvaise situation du point de vue de la discipline ou de la sécurité.

Mon frère a donc décidé de retirer ses deux enfants de cette école lors de la nouvelle rentrée scolaire et de les placer dans une école privée de confession catholique. L’enseignement privé en France, c’est quasi-uniquement un enseignement confessionnel. Il n’y a pas d’autres choix.

Je le répète : Mon frère est socialiste, athée, travaille par choix personnel dans l’enseignement public et avait toujours placé ses enfants dans l’enseignement public. Il pense à présent que les enfants sont en situation de danger dans certaines écoles publiques en France et que l’Education Nationale, qui est pourtant responsable juridiquement de la sécurité des élèves, est incapable de faire face à cette responsabilité.

J’en déduis que l’enseignement public est en grand danger et que son principe même ne tardera plus à être remis en cause en France.

La seule chose qui permet au système de tenir encore pour quelque temps tient au fait que la plupart des parents des enfants qui demeurent dans l’enseignement public pour y être placé en situation de danger physique immédiat n’ont pas les ressources nécessaires pour pouvoir retirer leurs enfants du système public.

Dans ces zones, ceux qui restent dans l’enseignement public , ce sont les pauvres qui n’ont pas d’autres choix, ou qui n’ont pas d’exigences particulières quant au niveau d’éducation de leurs enfants, car cela ne fait pas partie de leurs traditions culturelles et familiales.


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