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Vilain petit canard Vilain petit canard 3 octobre 2008 16:53

Pas facile de répondre en une fois, mais bon je vais essayer. J’ajoute en préalable que j’ai suivi les cours dans une école d’art fort réputée (il y a longtemps). 

J’ai l’impession que l’auteur confond production artistique et discours sur l’art, ce qui n’a rien à voir. Déjà ça part mal.

Ensuite on dirait que faire de l’art consiste avant tout à révolutionner, ou à éclater les structures, enfin bref, c’est l’idée de Rimbaud, vous savez "dérégler les sens", le mythe de l’artiste maudit et incompris parce que génial. On est en plein mythe romantique. En gros, faites du Mozart ou rien. Or, si on doit faire la révolution, encore faut-il qu’il existe quelque chose à révolutionner, et donc qu’il y ait eu production artistique préalable. Et entre rien et Mozart, il y a quelque chose.

D’où l’idée sous-jacente que je perçois dans l’aricle, que l’artiste ne s’autorise que de lui-même, et pourrait apprendre à faire des oeuvres en se consultant lui-même. Ce qui est une fumisterie, sauf exception rarissime (voir par exemple Séraphine).

A ce sujet, on ne dira jamais quel mal a fait Duchamp avec son urinoir, le premier ready-made. Depuis, tout le monde se croit autorisé à faire de l’art en empilant des vieilleries. Or justement, ce que Duchamp exhibe (et brocarde), c’est le marché de l’art, qui vend du moment que ce soit étiqueté "obet artistique". Un vieux baigneur éclaté, une roue de vélo, une radio des années 50 , et hop, une oeuvre ! Il était loin de se douter que sans aucun humour, des hordes d’imitateurs vivraient de telles "oeuvres". Il est vrai que maintenant, on se goberge de "démarches" : qu’importe que mes oeuvres soient composées de fientes d’oiseau, puisque j’ai une "démarche".

Pour conclure, je suggère de se pencher plutôt sur les infrastructures de l’art, en gros, le marché de l’art. Si on regarde bien, toutes les catégories, toutes les "écoles" (toutes plus révolutionnaires les unes que les autres) ne sont jamais que des dénominations mises au point par les marchands d’art, qui n’ont pas vraiement de démarche, et parfois même aucun goût..

D’où une méthode critique historique simlple : devant chaque oeuvre, qui a payé pour l’avoir ? Et pour quelles raisons ? On s’apercevra que la plupart des oeuvres qui nous réjouissent ont été payées, et que l’artiste en a vécu. Mozart inclus. Les "écoles" en peinture ressemblent davantage à des industriels tâchant péniblement de nous prouver l’excellence de leurs produits avec des marques aux dénominations trépidantes ( en général, un mot en -isme).

Pour se poser la vraie question : quelle valeur accorde-t-on à une oeuvre (dans tous les sens du mot) ? Et avec quels critères ? 

Le reste, c’est de la pignole.


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