Sur cette crise , autant prendre l’avis de spécialiste et notamment Paul Jorion qui avait prédit la crise bien avant qu’on en parle .
Pourquoi donc la plupart des gouvernements de la planète s’apprêtent-t-ils à renflouer leurs banques -même si « leurs caisses étaient vides » lorsqu’il s’agissait de financer d’autres dépenses pourtant tout aussi justifiables ? Tout simplement parce que l’ensemble des activités humaines en dépend. Sans circulation monétaire, l’économie s’arrête, la dépression dévaste tout. La finance est en position de prendre les sociétés en otage. Sa capacité de nuisance est incomparable. Cette dangerosité est connue et comprise depuis la crise des années trente. On avait alors décidé de mettre la bête en cage pour l’empêcher de nuire. Durant les trente glorieuses, le système du crédit, la circulation des capitaux, étaient largement encadrés par l’état. La « révolution libérale » a détricoté peu à peu toutes les règles, fait sauter tous les garde-fous. Non seulement l’animal allait jouir d’une liberté retrouvée, mais il allait également bénéficier d’un régime hautement calorique : l’accroissement des inégalités et la masse des capitaux circulants. Un niveau de chômage élevé et persistant - désormais considéré comme naturel ou frictionnel - la menace des délocalisations, la concurrence des pays à bas salaires ont eu pour effet de limer les griffes d’une grande majorité des salariés désormais privés de leur propre capacité de « nuire », c’est-à-dire de défendre leurs intérêts et de préserver l’équilibre indispensable entre les forces sociales. Dans le même temps, l’affaiblissement de la base productive a fait exploser les déficits extérieurs. Résultat ? Moins d’argent d’un côté, de colossales fortunes de l’autre, et entre les deux plateaux de la balance, la finance, chargée de faire prospérer les bas de laines. Il n’a pas fallu bien longtemps pour que la différence de potentiel trouve à s’exprimer. Endettement des ménages d’un coté, rentiers milliardaires de l’autre, mis en relation par l’ingénierie financière dopée par une insatiable demande de placements, encore accrue par les capitaux étrangers. Nous venons d’assister à une expérimentation de physique sociale de gigantesque dimension. Jusqu’où pouvait-on comprimer les revenus du travail et soutenir la demande grâce au crédit tout en dilatant les revenus du capital ? Nous avons la réponse. Jusqu’au jour où la bulle immobilière US a éclaté. Paul Jorion propose ici sa lecture de cette séquence en pointant les similitudes de la situation actuelle avec les années trente et propose de constitutionaliser les principes qui interdiraient le retour de telles crises.
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