Sisyphe, vous pouvez prendre votre calmant : voici pourquoi.
Nous concédons que vous êtes un être hautement cultivé, intelligent, subtile, raffiné, connaisseur des moindres aspects de l’histoire de l’art moderne et contemporain, un esprit qui sait distinguer entre l’art qui aspire à la beauté et qui, par là même, est pompier et l’art qui peut tout aussi bien nous servir de la merde en boîte (comme l’a fait Piero Manzoni), des morceaux de requin flottant dans du formol (un acte que nous devons au génie de « la nouvelle sculpture britannique » Damien Hirst), ou laisser un chien crever dans une galerie d’art (une mise à mort – inesthétique, s’entend — exécutée par Guillermo Habacuc Vargas l’année passée en Amérique Latine), parce que, oui, l’art, n’étant plus tenu à la beauté, peut maintenant tout aussi bien être convulsif, meurtrier, scatologique, pornographique (comme dans les remarquables œuvres de Jeff Koons) et tout plein d’autres choses qui n’ont rien à voir avec l’esthétisme des temps antédiluviens et donc révolus.
Nous nous inclinons devant le fait que vous considérez cette histoire de l’art qui mène de Monet à Guillermo Habacuc Vargas comme une évolution ("un siècle d’évolution"), et que vous considérez tous ceux qui ne pas voient les choses comme vous comme des imbéciles, des incultes, des nuls, des esprits rétrogrades, des réactionnaires, des butés, des attardés mentaux et j’en oublie (veuillez m’excuser).
Les choses sont en effet on ne peut plus claires.