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Deneb Deneb 12 octobre 2008 10:32

Un témoignage intéressant qui met en évidence un grand paradoxe :

La grande majorité des intervenants, y compris moi , défendent le photographe et s’insurgent contre le bridage des libertés.

Dans ces temps des luttes contre le flicage type Edwige on constate tout de même la multiplication des caméras de surveillance. Parfois utiles à un citoyen ordinaire (mon épicier a 6 caméras dans son commerce et il trouve très bien de pouvoir surveiller tout seul les recoins de sa boutique), leur nombre croît grâce au progrès technologique, la loi de Moore divisant leur coût par 2 tous les 18 mois. Pareil pour les appareils photos. Aujourd’hui une bête de course est à la portée de tout le monde et quand je regarde l’album de famille de mes parents je trouve assez ridicule la définition et le format des photographies, faites pourtant avec le matériel relativement cher à l’époque. Que pour 100€ on arrive à avoir un appareil de 8 millions de pixels pouvant prendre les détails invisibles à l’oeil nu relèverait du phantasme infantile il y a à peine 15 ans. C’est évidemment la faute à Gordon Moore qu’aujourd’hui des quidams se baladent de partout avec, dans la poche, des appareils photo de la taille d’un paquet de cigarettes qui ferait rêver n’importe quel professionnel il y a à peine 10 ans. Sans parler de la vidéo avec le son, aujourd’hui intégré dans n’importe quel appareil, même bas de gamme.

Et tout le monde revendique le droit de prendre les photos, quel mal ça pourrait bien faire, après tout. D’un autre côté on a plutôt tendance à se lamenter quant aux atteintes à notre vie privée, à notre intimité. Est-ce le prix du progrès, de l’explosion démographique de l’humanité ? L’impot consistant à céder un peu de notre intimité ? Serait-ce pertinent de paraphraser Benjamin Franklin : Celui qui est prêt à sacrifier un peu d’intimité pour un peu de liberté ne mérite ni l’une ni l’autre ? L’humain, tiraillé entre son individualisme et sa morale, est aujourd’hui forcé de faire un choix crucial. L’ere de l’hypersurveillance dans laquelle nous entrons aujourd’hui sera très douloureuse pour nos petits secrets, nous nous retrouverons d’une certaine manière nus et exposés au vu de tous. Il ne faut pourtant pas y voir que les cotés negatifs. Force est de constater que le tant décrié fichier Edwige serait de toutes façons un nain par rapport à ne serait-ce que Wikipedia, publique, regroupant les informations dynamiques sur un grand nombre de citoyens français. Ce qui me révolte dans l’Edvige, ce n’est pas le fait que l’on soit fliqué, mais que notre gouvernement ne trouve rien de mieux à faire que de gaspiller nos ressources dans une idée qui est ridiculement obsolète. Un peu comme si on nous annonçait un grand projet d’encyclopédie papier en 18 volumes à un prix accessible à un smicard.

Assumons alors nos revendications ! Exigeons que toutes les caméras de surveillance dans les lieux publics aient une adresse IP, qu’elles soient toutes publiques et accessibles gratuitement sur la toile ! Exigeons la transparence, sinon le monde sera très rapidement divisé entre les surveillants et les surveillés ; cette division sera bien plus discriminatoire qu’entre les riches et les pauvres aujourd’hui.


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