La Banque centrale européenne (BCE) a de son côté injecté 100 milliards de dollars supplémentaires mercredi pour aider les banques à se refinancer, lançant parallèlement, et pour la première fois, une opération sur une semaine en billets verts à volume illimité.

A New-Delhi, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud, réunis mercredi en sommet, ont fustigé les pays riches pour avoir provoqué la crise financière mondiale.

plan de sauvetage Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson avait musclé son plan de sauvetage de 700 milliards de dollars mardi, en annonçant l’entrée de l’Etat fédéral américain au capital de plusieurs banques. Washington a débloqué 250 milliards de dollars pour entrer au capital d’institutions financières, dont les plus grands noms de Wall Street.

Après ce plan, "toutes les bonnes nouvelles sont derrière nous maintenant (...) et l’attention se porte sur l’économie réelle", a souligné Masatoshi Sato, courtier chez Mizuho Investors Securities à Tokyo, résumant l’humeur des investisseurs.

Mais de mauvais indicateurs ont alimenté les craintes pour la croissance.

"L’économie américaine semble en récession", a déclaré une responsable de la Réserve fédérale américaine, Janet Yellen.

Aux Etats-Unis, les entreprises commencent à lancer des plans sociaux. L’allemand Daimler a annoncé 3.500 suppressions d’emplois en Amérique du Nord et l’américain Pepsico 3.300.

Un signal inquiétant alors que le nombre de "coupons d’alimentation" distribués aux plus pauvres dans ce pays a approché un record cet été, avec quelque 29,05 millions d’Américains concernés.

Le Premier ministre français François Fillon a évoqué une crise "profonde" et "exceptionnelle", avouant craindre "une panne de croissance" pour la France l’an prochain, avec des "conséquences" sur l’emploi.

Les ventes de voitures neuves ont plongé en Europe de 8,2% sur un an en septembre, atteignant leur niveau le plus bas depuis 10 ans.

Au Royaume-Uni, le chômage a enregistré sa plus forte hausse en trois mois depuis 1991, atteignant son niveau le plus élevé depuis 2000.

Les mauvaises nouvelles sont aussi venues d’Asie. Le Japon a vu son excédent courant chuter de moitié en août, la baisse de la demande américaine ayant un impact brutal sur les exportations nippones. Parallèlement la production industrielle de l’Archipel a baissé de 6,9% sur un an en août.

Si le Nikkei a clôturé sur un gain de 1,06% à Tokyo, après avoir évolué dans le rouge toute la journée, les autres grandes places financières asiatiques ont fini en baisse, avec une chute de 5,87% à Bombay, 4,96% à Hong Kong et 1,12% à Shanghai.

Selon le chef de l’exécutif de Hong Kong, Donald Tsang, la crise financière actuelle est plus grave que celle qui avait touché l’Asie en 1997 et "le tsunami financier auquel nous devons faire face est une crise mondiale".

Le pétrole a poursuivi sa chute mercredi, passant sous les 72 dollars à Londres, pour la première fois depuis août 2007.