Plusieurs observations :
1. Nous n’observons pas une "percée" de "l’anglais" langue nationale de l’Angleterre, mais d’une "langua franca" qui se trouve être un composé de langue anglaise et de langue "nationale" du locuteur. Ce que certains appellent le "globlish".
Connaissant bien les milieux dits "professionnels" et voyageant assez souvent pour mon compte où celui de sociétés pour lesquelles je travaille, il est clair qu’il est risible de dire que les milieux professionnels parlent "anglais" ! Déjà...Il est difficile pour un "Anglais" de comprendre ses compatriotes Irlandais et Ecossais...Mais alors quand on discute avec un Espagnol (qui roule les r...Et qui dès lors est difficile à comprendre quand il prend le risque de parler "anglais"), un Allemand, ou un Italien, sans parler des Polonais, des Chinois, ou des Russes, çà devient carrément n’importe quoi.
Que se passe t il en réalité ? Un "Français" veut faire affaire par ex en Allemagne. Or, ledit "Français" ne parle pas le "français" de "Paris" qu’on apprend dans les écoles allemandes, mais parle le "français" du sud (celui qu’on parle à Marseillaise parfois) De son coté, "l’Allemand" n’est pas un "Allemand" de "Berlin" (qu’on apprend dans les écoles en France) mais un "Allemand" de la région de la Rhur qui a donc un parlé qui ressemble plus au parler "alsacien" qu’au parler "allemand" de Berlin, qui est "teinté" de locution russe (passé historique oblige.
Chance immense, ces deux locuteurs (qui dans la majorité des cas, parlent une langue étrangère "apprise à l’école" (et non en se rendant dans le pays)) sont allés faire leurs études à Oxford, pour pouvoir parler "l’anglais" de référence (celui que parle les journalistes de Londres) Or qu’ont appris, généralement, ces personnes...Qui là encore, dans la majorité des cas n’ont pas fait des études pour être linguistes ou traducteurs ? Le language de tous les jours version école (Where is Brian ? Brian is in the kitchen !) et non le "language" pour faire des affaires (ils connaissent quelques mots tout de même)...Mais en aucun cas ces personnes ne se font assez confiances (et c’est normal) pour signer un document qui ne serait pas écrit dans leur langue maternelle. (Parce que justement, dans la majorité des cas, ils ne "maitrisent" pas parfaitement une langue...Qui évidemment peu sur le mot à mot dire quelque chose, mais dans sa globalité dire autre chose ! De la même manière qu’une "virgule" dans une phrase, si elle est placée ici ou là, peut changer le sens de la phrase)
On va donc assister à un spectacle sympathique : les deux interlocuteurs vont se rencontrer, parler de leur entreprise respective, et argumenter pour vendre ou acheter au meilleur prix tel ou tel produit ou service. Pour ce faire, ils vont utiliser, effectivement, la "lingua franca" qu’est "l’anglais" (au niveau des échanges commerciaux) pour négocier.
Ensuite, comme ils ne maîtrisent pas "l’anglais" parfaitement (là encore dans la majorité des cas) ils vont recourir au "language commun" à savoir "language du corps", ressemblance "phonétique" ou "similarité de son" (pas forcément dans le cas de l’ex mais par ex entre pays latins, entre pays anglophones...Avantage France : "l’anglais" c’est du "normand", c’est à dire du "vieux français"...Comme "l’allemand c’est un mijoté d’allemand, d’hongrois, et de russe (qui sont elles mêmes des langues aux origines croisées) on trouve plein de mots "ressemblants")
Arrive le moment où il faut sortir des discussions. Que fait le Français ? il réclame un document en français. Que fait l’Allemand ? Il demande un document en allemand.
Ce constat m’amène à dire que "l’anglais" ou le "globlish" peut servir pour la négociation, pour les échanges téléphoniques ou physiques...Dès lors qu’il n’y a pas de "contrat" en fin de parcours. Là, la langue "maternelle" reprendra toujours le dessus. Parce que c’est la seule pour laquelle nous avons suffisamment confiance. (Vu le temps qu’on passe, en France, et entre Français, à repasser chaque ligne d’un contrat...On passerait encore plus de temps sur un contrat...S’il était en "anglais"...Alors que chaque document écrit dans la langue maternelle enlève puissamment toutes les inquiétudes des contractants)
2. "l’anglais" n’a aucune chance de supplanter les langues "maternelles". Pourquoi ? Parce qu’une "langue" c’est l’expression d’un "vivre ensemble". Elle fait partie de "l’identité" d’un individu. Si l’on "parle" anglais, espagnol, italien...On "pense" en français. Si l’UE était une oeuvre "politique" avec un "peuple européen" se reconnaissant comme tel, et désireux dès lors de mettre fin au concept de "Nation" au profit d’une "fédération" d’Etats Unis d’Europe...Cela serait envisageable. Ce n’est, malheureusement ou heureusement, pas le cas. Chacun des pays membres désire "exister". Et si "s’unir" est envisageable...Il n’est pas voulu, par les citoyens, pas plus que par les élus...De mettre fin au cadre national, qui reste la référence aux yeux des citoyens.
Jadis, le "latin" était parlé par les gens "lettrés"...Mais c’était la langue de l’Eglise. A ce titre, elle avait une "légitimité" que n’aura pas "l’anglais" qui appartient déjà à une Nation. Contraindre de manière plus ou moins rapide des Nations à adopter une "langue" qui leur est étrangère, c’est une atteinte à l’identité même que porte chaque citoyen, et cela ne pourra être ressenti que comme une humiliation.
C’est pourquoi je penche, pour ma part, pour "l’esperanto" comme langue éventuellement utilisée pour le cadre économique, social...Mais pas intellectuel, artistique. Ou encore comme langue "morse" pour les citoyens lorsqu’ils se déplacent dans un pays étranger, à l’occasion, par ex, des vacances. Mais cela ne doit pas "remplacer" les langues nationales (qui sont une richesse de chaque Nation), pas plus qu’à ses débuts le "français" n’avait pour ambition de remplacer les langues d’oil ou d’oc.
Pour info, j’utilise désormais fréquemment "l’esperanto" lors de mes voyages d’affaires ou touristiques, et cela marche plutôt bien...Dès lors qu’on fait un petit effort.
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