L’analyse contient une série de principes qui seront partagés par beaucoup, mais pêche par une simplification excessive.
Sur l’origine de cette crise tout d’abord, il parait effectivement difficile de la laisser reposer uniquement sur l’endettement de certains ménages américains. C’est bien une bulle financière qui a causé cette crise, et la responsabilité des banques, et non des ménages américains, en est la cause. En effet, si une spéculation sur des produits financiers construits sur du sable n’avait pas entrainé la dépréciations des actifs des banques, la crise n’aurait touché qu’un nombre de banque limité aux Etats-Unis. A ce titre, je suis surpris de constater que les politiques ne réclament pas la tête non seulement des PDG mais des conseils d’administration des banques qui ont joué de façon excessive avec l’argent qui leur été confié. Quand un administrateur ne fait pas son travail de contrôle, on le vire !
Sans doute en contraste avec de nombreux commentateurs, je ne partage pas l’idée qu’il faille changer totalement le système économique actuel. Réformer le système financier, oui. Mais le système économique en vigueur aux US lui a permis une croissance soutenue ces dernières années, qui, s’il avait été relayé par un système politique à la hauteur (et non profondément inégalitaire), aurait permis à ce pays d’avancer.
L’erreur a été de penser que le système qui fonctionne aux Etats-Unis puisse aussi fonctionner à l’identique en Europe. Certes, il a été transposé, avec des adaptations, de façon assez positive en Europe du Nord, culturellement proche. Mais dans le reste de l’Europe, la croissance était atone bien avant la crise financière. Il y a donc un déficit du modèle actuel très important, qu’il faut refonder. En ce sens, je partage votre avis sur la nécessité de proposer un autre modèle politique, mais celui-ci doit aussi définir son modèle économique. Pour le moment, le MoDem suggère bien une alternative politique attrayante mais largement insuffisante au niveau économique. L’UMP est en difficulté puisque son modèle est en ruine, et que son président en revient à un interventionisme voué à l’échec, quant au PS nul ne sait où il est.
Ici n’est pas le lieu pour en débattre en détail, mais il existe pourtant des pistes qu’il est surprenant d’avoir ignoré. Avant tout, l’Europe doit jouer sur ses points forts, bien différents de ceux des Etats-Unis, de la Chine ou du Japon. Il est frustrant de constater que la plupart des projets économiques se basent sur des actions top down, du haut vers le bas, sans prendre en compte la demande. Or, sauf exception, une économie doit d’abord utiliser son marché intérieur, et donc la demande de ses citoyens, pour se construire. Ici, le MoDem a bien identifié la question : le citoyen européen souhaite d’abord de "l’être" plutôt de "l’avoir", c’est à dire de la qualité de vie plutôt que de la richesse. Reste donc à construire un modèle qui utilise cette demande !
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération