Article intéréssant, mais au dela certaines questions peuvent se poser :
- Quelle est la productivité actuelle de ces terres agricoles à l’hectare (avant la vente).
- Les investisseurs ont ils prévus et/ou promis d’investir sur ces terres pour améliorer le rendement. De quelle nature sont les engagements. Quelle sera la productivité à terme. De quel facteur est elle supérieure à la productivité actuelle. Va t’il y avoir un investissement en engrais ou machinerie.
- Quel est le prix payé à l’hectare à la fois en brut et en parité de pouvoir d’achat. Ce montant permet il au pays visé des investissements intéréssants en terme d’infrastructures. Et si oui est ce que ces investissement en infra couvrent les seuls besoin de la multinationale qui achète les terres (cas courant) ou permettent il au reste du pays d’améliorer sa productivité dans d’autres domaines.
Pourquoi toutes ces questions ? Parce que ces paramètres sont importants. Si la productivité des champs cultivés augmente fortement, cela peut être positif pour le marché local dans son ensemble. Si l’achat permet de financer des infrastructures utiles cela peut également être utile.
Pour le reste, le fait que l’on passe en affrique du stade d’exploitation familiale au stade d’exploitation industrielle n’est pas tant le problème. Cela a été fait dans tous les pays développés il y a bien longtemps et cela a plutot été à notre avantage.
Les vrais problèmes par contre ont été occultés par l’article :
- Le fait que les gouvernements et populations locales ne parviennent pas à se prendre en main pour dynamiser leur agriculture et ce même dans un contexte de hausse des prix qui leur était favorable. On sait depuis longtemps que des exploitations trop petites sont un frein à la productivité. Et donc plutot que d’attirer des investisseurs étrangers, leurs gouvernements locaux devraient favoriser l’émergence d’une agriculture productive et efficace.
- Le fait que cet investissement ne se fasse pas sous la forme de Joint-Venture ce que les gouvernements locaux auraient du exiger. Une JV est un partenariat entre un entrepreneur local et un entrepreneur étranger. Cela permet de partager les bénéfices et donc d’avoir une partie des bénéfs réinvestis dans le pays. Lorsque l’asymétrie de développement est trop fort entre deux pays c’est la bonne méthode à appliquer. Et c’est d’ailleurs cela qui a vraiment sorti la chine du sous développement. (Aujourd’hui les JV ne sont plus obligatoires en Chine mais le niveau de ce pays s’est suffisamment élevé pour qu’ils n’aient plus besoin de cette béquille).
Les pays asiatiques ont globalement réussis à se sortir de la misère alors qu’ils ont longtemps été dans un état proche voire pire que celui de l’affrique. Il est regrettable que les affricains ne suivent pas leurs méthodes.
En plus contrairement à une idée répendue, nous européens aurions beaucoup plus intérêt à avoir une affrique forte avec 10% de croissance (ce qui ferait de la main d’oeuvre très accessibles et de bons débouchés) plutot que le bordel actuel.