Belle idée que d’inverser le rapport de force : encore faut-il disposer pour cela d’un atout que beaucoup ont perdu dans l’endettement : l’indépendance. L’emprunteur est le serviteur de l’homme qui prête (Prov. 22:7).
Se désendetter c’est aller vers son indépendance. Mais en même temps, le prêt fait gagner du temps : on est crédité de suite de son futur argent. La banque vous prête votre travail ultérieur. Si vous êtes défaillant, elle saura se venger mais cet argent ne lui manquera même pas vu qu’elle dispose de celui de milliers d’autres "agents économiques" sans compter qu’elle a peut-être déja refilé sa créance sur vous à des tiers moyennant intérêt, qui eux-mêmes l’ont peut-être aussi refilé, etc jusqu’à un "rachat" par un consortium public, sorte de déchetterie financière ou finissent les créances dont on a plus la patience d’attendre qu’elles aient produit tous leurs intérêts et surtout dont on craint (parfois avec raison) ou constate leur pourissement.
En même temps, le prêt démultiplie vos possibilités financières. Si c’est pour monter une affaire rentable, ou financer un bien utile et durable se valorisant, -maison en général) là, OK, très bien. Mais ce n’est pas toujours le cas, comme dans la conso de base (voiture, écran plat, voyages...) Le prêt donne alors l’illusion de la richesse, c’est quasiment de la fausse monnaie. Il vous lie en réduisant de surcroît votre pouvoir d’achat et vos possibilités ultérieures d’endettement "utile". Ne cédez jamais à ces prêts : c’est de la drogue financière, elle aura votre santé, votre paix, votre peau. Ce qui implique une prise de distance salutaire avec le monde mercantile qui vous pousse à être "in" en possédant le mieux, récent, mode et tendance à tout prix.
Cette crise est le moment de tenir un discours responsabilisant à votre banquier. Peut-être aussi d’exiger de vraies réformes, comme celles-ci : (liste non exhaustive...)
La pub qui pollue nos yeux et l’esprit des jeunes devrait être taxée.
Les sursalaires* soit plus de 400 k€/an ostracisés par une traque fiscale sans "état d’âmes"
Les stocks-options privilèges bannis de la bonne gouvernance d’entreprise
L’émission d’emprunt devrait n’être qu’une activité non lucrative de service public aux agents ENTREPRENANTS (entreprises et particuliers) pour rendre à la monnaie sa fonction n°2 la plus utile : celle d’instrument d’échanges.
Les gains boursiers imposés selon un barême progressif.
Des droits de successions progressifs rétablis
L’impôt direct, payé par tous avec une progressivité restaurée vers le haut comme le bas
Les niches fiscales n’ayant pas d’impact autre que l’évasion fiscale devraient prendre fin.
Bien sûr, ces efforts impliqueraient une gestion modeste et utile des fonds publics (et non l’empilement administratif, la défense, la dette par exemple) ainsi qu’une exemplarité venant d’en haut à l’opposé de ce qu’on voit (cumul des mandats et retraites, vénalité obscène des politiques)
Enfin, je pense que retirer tous ses avoirs en espèces, à part comme menace, et encore, ne servirait à rien de positif dans une situation de crise économique...
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération