Article succin mais ayant l’avantage notoire de susciter d’avantage de réactions que de débats houleux autour d’éventuelles sources douteuses ou idéologies divergentes de la pensée unique.
J’ai senti une odeur vague de puce sous-cutanée lorsque la voix de la ratp m’annonça le remplacement obligatoire du coupon des travailleurs par ce badge à puce pour toutou qu’est le passe navigo, image d’une génération validable, réformable ou contrôlable à distance.
Oui, on enterre le ticket si apprécié car si unique et éphémère pour ce badge en plastoc que l’on trimbalera toujours jusqu’à ce qu’on le perde. Je me demande si néanmoins il sera jetable au mois.
Il y a deux mois, j’entrais dans un compartiment du tramway de la ligne T1, non loin du terminus Saint Denis où des crânes rasés habillés de noir ou de bleu et armés de flashballs et autres sévices avaient préféré chasser les sempiternelles vendeuses de maïs plutôt que de s’en prendre aux trente dealers qui fumaient des joints et vendaient la came à ciel ouvert, sur le quai de l’autre coté de la route, en vertu des ordres d’une hiérarchie consentante aux rafles et déportations de 40-45. Des contrôleurs au visage usés par l’inhumanité de leurs exactions monétaires quotidiennes sur des usagers ayant droit au transports gratuits puisqu’obligés de les prendre pour aller travailler, ou plutôt se faire exploiter, tous les matins et bientôt tous les jours, s’affairaient à prouver leur position de dominance sur le peuple panurgifié. J’avais déja sorti ma carte Orange, subodorant la question insolente de l’un d’entre eux sur la validité de mon titre de transport. Bon sang, je suis Français tout de même, j’ai bien le droit à la foutue gratuité de ces satanés transports toujours bondés septisés et parfois infernaux, allant jusqu’aux limites du supplice corporel des chairs moites et étrangères soudain mises en contact forcé, tressaillant dans les ultimes soubresauts d’une rame complice de cette déportation quotidienne, avant l’Arrêt, où enfin le fleuve humain peut jaillir en cataractes d’êtres soudain libérés, mais sous peu, les portes d’acier claqueront telles des machoires horizontales sur une nouvelle assemblée tordue et consentante, monétairement parlant. J’avais jusqu’alors, aussi longtemps que je me souvienne, joui de la commodité validatoire Navigo, mais je l’avais enfin perdu, ou ne pouvais pas le renouveler. C’est donc avec une certaine fierté malvenue que j’ai déclaré au contrôleur, tout en lui montrant patte blanche : "avec ça, vous n’êtes pas en mesure de suivre mes déplacements, car je n’ai rien a valider" (réaction choquée de l’interlocuteur adipeux) lui répondant "ho, vous savez, avec votre portable ou votre carte bancaire on peut vous fliquer" et moi disant tout de go "z’inquiétez pas, de portable ou de carte bancaire j’en ai pas, je suis libre comme l’air" Prenant des ressources maléfiques au sein de sa haine primordiale vis à vis de l’Exempté, le contrôleur soudain possédé par l’Oeil lui même me déclara en joignant le geste d’injection dans la main à la parole "de toutes façons, tu l’AURAS, la puce sous-cutanée" ce qui me fit perdre ma contenance, car je connaissait le grain de riz contenant 250.000 pièces de technologie quasi extraterrestre qui serait dans quelque années la carte d’identité, le passeport, le permis et la carte grise, le dossier médical et biométrique de l’individu et bien plus encore, tout cela accessible à distance et compatibles avec tous types de permissions électroniques d’accès, portes électriques, ascenseurs, détecteurs de toute sorte réagissant à notre identité complête contenue dans la puce : bienvenue dans Minority Report, dixit la ratp.
Petite apartée : dans Mission Impossible III, autre film avec le scientologue Tom Cruise, on nous montre la PSC (Puce Sous Cutanée) injectée dans le cerveau d’une comparse de Tom, agent secret de la C.I.A., par le méchant du film, un trafiquant d’arme international dont l’objet actuel de transaction est la Patte de Lapin (? ?? même après le film, ils disent juste que "si on reste, on saura ce que c’est" prix : 800 millions de $). La chose transplantée au coeur du crâne de la femme, puis de l’homme (Tom Cruise à la fin se fait avoiner) est présentée comme un explosif déclenchable à distance, mais, chose étrange, n’agissant qu’au bout de quatre-cinq minutes, et c’est vraiment le sosie de la PSC avec le même système d’injection (seringue-pistolet à air comprimé, traitement traumatique tel le piercing). On nous avertit donc que la puce aura également la fonction de tuer celui qui la porte si besoin est, en un laps de temps (virus hémorragique super-ébola ? cyano-bactérie ?...voire une vibration sournoise et mortelle, la femme, lorsque le truc se déclenche, hurle en se tenant la tête dans les mains : "c’est QUUOI CA ? TU L’ENTENDS TOI AUSSI ??). N’oublions pas également que dans Saw, "film" hautement condamnable, les gens se voient contraints de se mutiler sinon quoi, au bout d’une à deux minutes, ils meurent. Dans James Bond Casino Royale, m’a dit un ami, l’agent se fait injecter la PSC, et surpris, demande si c’est un gadget d’espion mais on lui dit juste qu’avec ça, on voit s’il fait une connerie. Enfin tout ça pour dire qu’on a été prévenus, et préparés : les piercings sont arborés et encouragés pour avoir la cool attitude, mais leur sens n’a rien de ceux, millénaires, attribués aux décorations corporelles naturelles d’une multitude de peuplades, qui eux en arborent des bien plus grosses (disques labiaux, disques de plusieurs centimètres de diamètres dans les lobes d’oreilles, etc...) cent fois plus grosses que les minuscules piercings (en métal rappellons le), ce qui rapproche plus ces derniers de la Puce 666 que de l’ ornement tribal. La validation à distance du titre de transport ainsi que les informations secrètes qu’il contient désormais constitue une autre préparation de numérisation des individus.
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