Cet article m’a bien amusée. Est-ce si sûr que Tchekov soit de droite (comme le croit G Broussac) ? Peu importe finalement.
Je ne suis pas du tout au fait de la loi Pécresse, je dois l’avouer. Je connais beaucoup mieux le fonctionnement de l’école maternelle que celui de l’université. Cela dit, je vois que les enseignants ont à tous les niveaux la même indifférence à la gestion et j’en suis consternée. Pour une raison simplissime : c’est que la gestion est l’activité qui caractérise le fondamentalement la responsabilité de tout adulte, et alors oui je suis consternée qu’on puisse prétendre à une activité pédagogique et rester indifférent à la gestion de l’établissement qui a pour fonction d’enseigner. En tant que parent, quelque soit le niveau, je veux des adultes devant les enfants.
Je souligne que la gestion dépasse un peu la comptabilité, qu’elle vise aussi bien le court terme que le long terme. Si je me rappelle les quelques universitaires de valeur exceptionnelle que j’ai rencontrés lorsque j’étais étudiante (François Chatelet et Jacques Ellul notamment), je crois qu’il serait tout à fait impossible de déterminer les conditions socio-économiques qui font émerger ce type de personnages. Bien sûr qu’il faut leur fiche la paix et leur accorder une immense autonomie, ils nous le rendent tellement. A un certain niveau, la motivation dépasse de si loin la rétribution matérielle ou même les honneurs. Je parle sans doute de l’exception. Je suis convaincue qu’il faut préserver sans condition ou presque la grande protection de quelques mandarins qui garantit leur indépendance. Un peu comme Chateaubriand disait que les rentiers étaient les seules personnes capables d’une véritable impartialité dans la gestion des affaires publiques parce qu’elles ne dépendaient que d’elles-mêmes. Il faut évidemment protéger ses trésors, mais l’université n’a pas que des trésors.
La privatisation ne me paraît nullement un objectif en soi, les universités sont d’intérêt public. Il faut donc qu’il y ait une gestion publique : qui décide ? qui contrôle ? qui sanctionne cette gestion ? Tant qu’on n’aura pas de réponses claires et efficaces à ces questions, nos universités continueront à perdre de l’altitude. Dans ma commune, la plupart des élus municipaux et des agents veillent ou s’inquiètent d’avoir une directrice des services municipaux compétente. Je me souviens que dans l’IEP ("sciences-po") que j’ai fréquenté jadis, les enseignants avaient encouragé la nomination d’un enseignant au poste directeur dans le but d’en débarasser un peu les amphithéâtres... Est-ce que cela changera un jour ? J’ai bien l’impression qu’à l’université, encore aujourd’hui, tout le monde se fiche complètement du rôle du gestionnaire. La responsabilité semble en vacance permanente...
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