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Nicolas Menguy 13 janvier 2009 19:39

Je vous remercie pour ce commentaire qui permet de renouer avec un débat sur le fond !

Concernant DAHER et Thomson, je me permets de rebondir sur vos propos pour formuler un avis plus personnel. Tant mieux si ces entreprises profitent du secours de l’Etat, il s’agit de "fleurons" nationaux qui, dans l’absolu, flattent notre ego parfois franchouillard. Ce qui me contrarie quelque peu, en revanche, c’est que le FSI qui n’est doté que de 6 milliards d’euros de liquidités dans l’immédiat, semble privilégier de très grandes entreprises au détriment des nombreuses PME innovantes qui ont été, ces dernières années, les premières cibles de fonds spéculatifs. Les très grandes entreprises ont une capacité d’endettement que n’ont pas les PME ruinées par la faillite d’investisseurs comme Lehman Brothers. Ce qui veut dire pour ces PME : pénurie de trésorerie, cessation de paiement, liquidation judiciaire. Et peu importe que l’entreprise emploie 10 ou 100 salariés. Les banques, par ailleurs, portent une lourde part de responsabilité dans ce contexte : malgré la mise en place d’une garantie des prêts interbancaires, elles privilégient pour certaines leur croissance externe au détriment du financement de l’économie. Ici réside encore une raison qui a contraint l’Etat à intervenir en fonds propres dans le capital de certaines entreprises stratégiques.

Concernant vos propos sur l’innovation, je suis d’accord pour dire qu’une innovation incrémentale ne révolutionne en rien notre environnement technologique. Il s’agit d’ailleurs bien souvent de satisfaire à des exigences marketing, plutôt que de résoudre des lacunes dans l’état actuel de la technique (exemple d’innovation incrémentale : la consultation des mails sur un mobile...).

Par contre, concernant ITER que vous évoquez, il s’agit bien là d’une innovation de rupture. Et comme toutes les ruptures technologiques, elles sont le fruit d’un développement sur le long terme. La phase la plus délicate étant le passage de la recherche fondamentale au stade de recherche appliquée. Cependant, tout à fait d’accord avec vous : l’opérationnalité d’ITER n’est pas pour demain, et il faut davantage soutenir l’innovation dans les technologies énergétiques alternatives (ITER, de toutes les façons, est un consortium international financé par des fonds publics).

Et on en revient à la crise : bien des jeunes sociétés de cette filière ont du boucler des tours de table en compagnie de fonds spéculatifs, aucune autre alternative n’existant pour compléter leurs besoins en fonds propres. Et beaucoup de ces fonds, aujourd’hui, ont sombré ou revendu les actifs qu’elles détenaient, par crainte de l’effet de contagion. Ce qui ne leur a pas empêché de réaliser une plus-value au passage.

Alors que le FSI soutienne davantage toutes ces jeunes entreprises, présentes pour beaucoup d’entre elles dans des pôles de compétitivité. La politique industrielle française y gagnerait en cohérence ! En conclusion, d’accord avec vous : la relance de l’offre doit être sélective et favoriser les entreprises les plus innovantes. Il est d’ailleurs possible d’imaginer des critères de sélection, tels que le nombre de brevets déposés, les partenariats technologiques avec des laboratoires de recherche publique, etc. Seul bémol : il semblerait d’après ce que j’ai pu lire que ce sont des "banques conseil" qui auditent les dossiers des prétendants au FSI. Espérons que le directoire du FSI tienne davantage compte de la dynamique d’innovation des entreprises que de leur santé financière : si elles déposent un dossier sur le bureau du FSI, c’est bien parce ce qu’elles sont malades !


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