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Naja Naja 16 janvier 2009 02:56

Votre article est aussi creux qu’un discours de Sarkozy devant l’assemblée. Et pour cause : vous ne faites que régurgiter ses déclamations hypocrites sur la justice.

Comment peut-on confondre à ce point déclarations démagogiques et état des lieux de la réalité ?

Quant aux rares éléments concrets censés accréditer votre position sur la glorification des victimes, ils sont pour la plupart totalement faux !
C’est médusant.

Depuis 1906, la poursuite initiée par la victime est obligatoire au contraire de la culture anglo-saxonne où c’est le procureur qui décide de poursuivre.
Faux. En France, c’est le procureur qui décide de poursuivre ou non, pas la victime. La seule obligation en la matière est celle d’instruire les plaintes pour crimes, et crimes seulement. Le juge d’instruction a alors l’entière liberté de prononcer un non lieu à tout moment.
A lire, la suite de votre phrase, il semblerait d’ailleurs que vous en soyiez averti. S’agirait-il donc de pure mauvaise foi de votre part ?

Au-delà de cet aspect, la victime peut jouer le rôle d’acteur sur la scène pénale. N’importe qui peut être « victime », se constituer partie civile, avoir accès aux dossiers et parler aux médias.
Faux. Pour se constituer partie civile, e
ncore faut-il que sa plainte n’ait pas été classée sans suite.
Pour les délits, il faut attendre la fin de la phase d’enquête. Pour les crimes faisant l’objet d’une instruction (un certain nombre d’entre eux étant déqualifiés en délit par le procureur), il faut attendre la fin de l’enquête préliminaire, c’est à dire le début de l’instruction. Cela peut prendre plusieurs mois, voire années.
Après quoi, la partie civile a le droit de demander les pièces du dossier via son avocat, mais le magistrat compétent a aussi le droit de refuser la demande. Et en pratique, même si il n’y est pas opposé, les procédures trainent en longueur et bien souvent, les parties civiles doivent littéralement harceler la justice pour espérer avoir accès aux éléments.

"Les victimes sont partiales tandis que le procureur, qui porte l’accusation, ne l’est pas"

Faux. Le procureur, puisqu’il porte l’accusation, est partial. C’est la cour qui ne l’est pas. L’audience se conclut d’ailleurs par le réquisitoire du procureur.
Réquisitoire : « développement oral, par le représentant du ministère public (le procureur ou son substitut) des moyens de l’accusation. »

" Avec les confrontations, la victime fait son procès à l’accusé alors que ce rôle revient à l’accusateur public."
Faux encore.
Lors d’une confrontation, chacune des parties répond aux questions du juge, lequel rebondit sur les paroles de l’un ou de l’autre pour demander précisions à l’autre partie.
Il ne s’agit pas d’un dialogue, et ce n’est certainement pas la partie civile qui mène l’entretien.
Vous n’avez pas idée de ce que c’est... on ne "dialogue" pas avec son bourreau. 


Il n’y a pas d’autres points concrets à votre article. Le reste n’est que l’étalage de votre compilation de jugements et affirmations péremptoires voire insultants sur un sujet et des personnes dont à l’évidence vous ne savez rien. Votre "position" est donc basée uniquement sur votre crédulité devant les déclarations de nos politiques et votre croyance selon laquelle le retentissement médiatique de certaines affaires est représentatif de la réalité.

Au fond, on y voit surtout votre volonté de voir les victimes s’enfermer dans le silence, afin de ne pas vous indisposer en témoignant d’horreurs, injustices, souffrance et exclusions dont vous n’avez visiblement pas idée.
Mais soyez tranquille, malgré vos envolées sur la glorification des victimes dans notre société, vous êtes comme l’immense majorité des gens  : dans une volonté obstinée de déni. Se persuader que les victimes sont trop prises en considération est une façon comme une autre de ne pas voir la situation de l’immense majorité d’entre elles. Ignorées, elles ne bénéficient pas du moindre soutien et pâtissent des carences et dysfonctionnements policiers, judiciaires, sociaux et médicaux.
Et non, ce ne sont pas quelques beaux (cyniques) discours de nos dirigeants qui y changent quoi que ce soit. Au contraire ! Désormais, il nous faut également composer avec des attitudes comme les votres, où le mépris est franchement affiché... puisqu’il prétend trouver justification dans l’analyse des dérives de ce qui n’est qu’une illusion.

« La victime est un produit créé au fil des erreurs, des confusions. En effet, la victime apparait quand la frontière du privé et du public est effacée. »
Le produit vous remercie pour l’infamie proférée à son endroit et reviendra plus tard sur votre concept chimérique de « victimophilie » si il en a le courage.


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