Merci Iliel pour vos éclaircissements.
Je vais essayer d’éclaircir pourquoi votre démarche ne me paraît pas pertinente, et pourquoi elle porte en elle quelque chose qui me fait... peur.
En fait, le problème n’est pas l’inceste, mais la torture psychologique que peuvent employer des parents sur des enfants. Le caractère sexuel ne fait qu’ajouter à l’horreur du geste.
Votre démarche relève plus de la maltraitance en général que du viol, ce que je n’avais pas compris au premier abord. Votre démarche revient donc à préserver l’innocence, le bonheur des enfants, but que chacun ici je crois, trouve noble et remarquable.
Il me paraît absolument justifié que des personnes qui ont maltraité des enfants, de quelques façons que ce soit, soient punies.
En revanche, vous semblez mettre sur un même plan les viols manifestement violents, les attouchements, et, si j’en juge par ce que j’ai lu sur le site de l’aivi, une forme de harcèlement moral que vous nommez inceste moral.
Comme on vous l’a fait remarquer, le terme inceste (voire une référence sur http://www.cnrtl.fr/lexicographie/inceste ) relève de la relation sexuelle (pas forcément contrainte). La faute originelle, ancestrale, de cette faute est le développement de lignées consanguines, porteuse de tares génétiques. Il n’est pas question de la psychologie des personnes.
Vous semblez vouloir faire évoluer cette définition que je qualifie d’ancestrale vers la maltraitance psychologique de l’enfant. Vous mettez en avant la souffrance des enfants, à juste titre, nous le comprenons tous. D’où l’inceste moral qui ne paraît pas à vos yeux et à d’autres moins répréhensible que l’inceste « physique ». Vraiment, vous risquez d’être mal compris avec le seul mot « inceste »
Le fait que les parents deviennent la source du malheur des enfants vous révolte. Que ce malheur, cette souffrance, ne soit pas évaluée à sa juste valeur vous scandalise. C’est en cela que vous demandez une modification de la loi, voire une loi.
Les conséquences d’une telle démarche tel que je l’entrevois me font peur.
- Dans l’aspect « reconnaissance de la souffrance ».
Il faudra donc continuer de toiletter le droit dans le sens du soutient psychologique à toutes les victimes. Chaque type d’agression devra avoir sa loi propre, pour que la victime soit mieux prise en charge et mieux réconfortée, mieux reconnue.
Cela me fait peur car la concurrence victimaire commence déjà à pourrir les relations sociales. En segmentant encore plus, en reconnaissant encore plus de victime, viendra le moment où nous serons tous victimes de quelque chose, et tous dédouanés de ce fait de tout. Je ne veux pas connaître une telle société.
- Dans l’aspect « prise en charge par la loi de la relation parents – enfants »
Le problème d’intrusion de l’état dans la promulgation de la morale a été abordé par d’autres intervenants. Je crains qu’à terme l’éducation des enfants devienne totalitairement encadrée. J’ai été effrayé par le commentaire des intervenants du site de l’aivi sur un cas, ou des propos lestes en famille étaient considérés comme inceste moral. J’ai eu ici un désagréable goût de « ça va trop loin » dans la gorge. Chaque homme devient suspect, chaque homme est un délinquant sexuel, harceleur moral potentiel et, à ce titre, surveillé. J’ai peur de ça.